Le troisième procès en lien avec le génocide au Rwanda se profile en France. Accusé d’avoir transporté des miliciens sur les lieux de massacres des Tutsis en 1994, Claude Muhayimana, a été renvoyé devant les assises pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité.
Après les procès d’un ancien officier de l’armée rwandaise en 2014 et de deux bourgmestres en 2016, la justice française décide à nouveau de juger des crimes en lien avec ce génocide qui a fait plus de 800 000 morts au sein de la minorité tutsie, selon l’ONU.
Mais l’ordonnance de mise en accusation contre Claude Muhayimana n’a satisfait aucune partie. Renvoyé devant les assises, cet ancien chauffeur rwandais n’est accusé que de complicité de génocide par aide et assistance.
En 1994 dans la préfecture de Kibuye, dans l’ouest du pays, il est soupçonné d’avoir transporter des miliciens Interamwe, bras armés du génocide, notamment sur la colline de Bisesero.
Dossier « fragile »
Au grand dam des parties civiles pour le Rwanda, l’accusé échappe aux poursuites pour les tueries de masse, faute de preuves. Ce qui montre que le dossier est fragile, estime l’avocat de la défense, Philippe Meilhac.
« Ce qui est singulier dans ce dossier, c’est qu’il y a des accusations précises portées contre mon client en termes de dates et de lieux. D’autres sont beaucoup moins précises, explique-t-il. Evidemment, c’est beaucoup plus simple de se défendre sur des faits précis puisqu’il a pu démontrer qu’il n’était pas présent en un certain nombre de lieux où on l’accusait d’avoir été. En revanche, c’est beaucoup plus difficile de se défendre sur une longue période et dans des lieux diffus ».
Comme la loi le permet, Claude Muhayimana a décidé de contester cette ordonnance de mise en accusation devant la chambre de l’instruction, dernière étape de procédure avant un éventuel renvoi devant les assises de Paris.
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