Le magazine « The Economist » publie chaque année The Economist Intelligence Unit (EIU), un indice de « vivabilite » des grandes villes. En fait, le classement des cités d’affaires où il fait le mieux vivre. Et dont où peuvent se destiner des investisseurs sérieux.
Celui de 2016 dont le résumé exécutif a été rendu public cette mi août en ligne a commencé à faire jaser dans certains milieux camerounais manifestement sur la défensive. C’est que, diffusant hier dans ses alertes un tableau sur cet indice, CNN, la chaîne de télévision américaine reçue au Cameroun, a affiché Douala dans un tableau sur « les 10 [grandes] villes les moins bien accueillantes du monde ». Avec, selon elle, « le terrorisme et l’instabilité politique comme facteurs majeurs ». Principale cité d’affaires camerounaise et de l’Afrique centrale, Douala que les Camerounais aiment désigner comme leur « capitale économique », apparaît en 2e ligne de ce tableau, derrière Kiev, la capitale ukrainienne qui est à la première ligne. Rapidement lu, sans analyse, cela pourrait laisser croire que cette étude Douala est la 2 e ville la plus dangereuse du monde. Pire que Damas, la capitale syrienne, qui n’apparaîtrait qu’a la 10 e position, tandis que Tripoli, la capitale libyenne, serait au 9eme.
Il n’en a pas fallu plus pour que dans certains forums pourtant professionnels, des hommes et femmes de medias camerounais sans aucune analyse propre du résumé exécutif pourtant disponible en ligne, et dont AGA a téléchargé une copie, (même si en anglais), crient au « complot » visant le Cameroun, Douala, en particulier! Et du coup essayer de discréditer ce travail pourtant très utile du magasine américain de référence pour les investisseurs.
Infrastructures sanitaires et scolaires tout autant importantes pour l’attractivité d’une ville d’affaires
L’étude du « The Economist » ne fait pas de Douala la 2e ville la moins sûre du monde. Sur la base des indicateurs visibles ci-bas et rentrant dans les éléments catégoriels d’attractivité (Stabilité, Services sanitaires, Éducation, Culture/Environnement et Infrastructures), d’une ville d’affaires, elle est plutôt la 8e du monde la moins attractive. Douala est en effet classée 132e sur les 140 grandes villes d’affaires passées au crible du groupe d’expert de l’EIU. Soit la 9eme moins bien performante sur les 10 dernières. Avec une moyenne générale de 44 points sur 100 possibles, elle est dans le peloton de queue avec Harar, Karachi, Alger, Port Noresky (Papouasie Nouvelle Guinée), Dhaka, Lagos, Tripoli et Damas.
Certes avec 49 points sur 100, le score de Douala sur l’indicateur de sureté (stabilité) est moins mauvais mais il reste très en dessous des normes il internationales qui se situent autour entre 80 et 100 points. Mais là où Douala est très faible, et qui peut expliquer son assez mauvaise note générale dans ce classement (rating en anglais) c’est dans les catégories Santé où elle est dernière des 140 notées avec 25 points sur 100. De même que la catégorie Éducation où elle est dernière ex aequo avec 33,3 points sur 100 possibles.
Dans les 3 autres catégories notamment la « Culture/environnement » qui regroupent les médias, la corruption, etc; « Infrastructures » qui regroupe les routes, les communications, le logement, aéroports, etc sont avec la Stabilité (services de sécurité, justice, etc) où sans être la dernière des 140 villes, la capitale économique camerounaise est néanmoins très en deçà de ce qui est universellement attendu d’une grande ville.
Avec chacune une moyenne de 97 points sur 100 possibles, Melbourne en Australie, Vienne en Autriche, Vancouver et Toronto au Canada sont ainsi les 4 premières villes où il ferait le mieux vivre dans le monde.
En rappel, The Economist est un magazine spécialisé dans les affaires et le business. Les investisseurs sérieux s’intéressent certainement à ses études/données pour choisir une destination d’investissement.
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