Au Cameroun, le procès en appel de notre confrère Ahmed Abba, le correspondant de RFI en langue haoussa, emprisonné depuis plus de 2 ans, s’est ouvert ce jeudi 21 septembre mais a été reporté. D’abord accusé d’apologie du terrorisme, il a été acquitté de cette charge lors de son premier procès, mais il a été condamné par un tribunal militaire à 10 ans de prison pour « non-dénonciation » et « blanchiment du produit d’un acte terroriste ».
A l’entame de l’audience, le Commissaire du gouvernement a formulé une requête pour report, arguant pour cela de son impréparation. Surprise sur le banc de la défense, qui s’est aussitôt inquiétée que l’on soit à nouveau dans des démarches dilatoires qui tendraient à faire traîner le procès. Un débat animé sur l’opportunité de ce report s’en est suivi. Il a débouché sur trois demandes de la défense à l’endroit du tribunal.
Maître Charles Tchoungang, l’avocat d’Ahmed Abba, a ainsi sollicité une audience spéciale exclusivement consacrée à cette affaire pour éviter, a-t-il précisé, des renvois dilatoires. Il a aussi demandé à la cour l’autorisation d’administrer ses preuves par des moyens électroniques. Une éventualité qui avait été refusée à la défense lors du jugement en instance.
Enfin, la défense a sollicité que le tribunal enjoigne l’accusation, en conformité avec le Code de procédure pénal et de justice militaire, de lui communiquer la liste de ces témoins et autres moyens de preuve, quinze jours avant la prochaine audience.
Sur la première demande, le tribunal a dit qu’il allait en référer à sa hiérarchie avec diligence. Le président du tribunal, sur le deuxième point, a clairement indiqué qu’il n’était pas opposé. Enfin sur la troisième demande, il a rappelé de manière sibylline que nul n’est censé ignorer la loi. La prochaine audience a été fixée en théorie pour le 19 octobre.
Nous n’avons pas la maîtrise du calendrier judiciaire… (Me Charles Tchoungang)
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