Vincent Bolloré a évoqué jeudi le risque de « faillite » de Canal+, et expliqué pourquoi il devait mettre sa filiale de télévision payante à la diète.
Qui aime bien, châtie bien. C’est en substance le message tenu aux actionnaires de Vivendi par Vincent Bolloré au sujet de Canal+, qui se voit imposer une cure d’austérité depuis sa prise de pouvoir. Si le groupe est rentable dans son ensemble, notamment les chaînes gratuites D8 et D17, certaines filiales comme iTELE ou les chaînes payantes françaises perdent de l’argent. Le groupe Canal+ a une dette d’environ un milliard d’euros, a-t-il souligné.
« Il y a un moment où il faudra arrêter le robinet »
« Si les pertes continuent, il y a un moment où il faudra arrêter le robinet, parce que Vivendi ne pourra pas apporter de l’argent indéfiniment à Canal+ », a menacé le président du conseil de surveillance de Vivendi, devant les actionnaires réunis à l’Olympia. L’homme d’affaires breton a également fait passer ce message dans une lettre aux salariés, où il explique sa stratégie et le renouvellement du management: « Nous ne pouvions risquer de voir une de nos filiales historiques françaises nous entraîner dans sa faillite », écrit-il.
Vincent Bolloré a justifié toutes les mesures prises pour limiter les pertes de Canal+, même quand elles ont suscité l’hostilité des salariés du groupe. « Quand vous envoyez 50 personnes au Festival de Cannes au lieu de 469 personnes, vous n’êtes pas populaire », mais « on préfère mettre cet argent dans les programmes », a-t-il assuré, déclenchant les applaudissements des actionnaires.
« Sauver Canal+ » vaut tout de même la peine
« Est-ce que ça vaut la peine de sauver Canal+? Moi personnellement je réponds oui », a assuré Vincent Bolloré. Il ambitionne de faire de Vivendi un champion européen capable de lutter face aux géants numériques américains comme Google, Apple, Facebook, Amazon, etc. et aux producteurs de contenus comme Disney.
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