Cafouillage entre l’ONG Médecins sans frontières et l’armée libyenne au large de la Libye. Depuis mai 2016, trois bateaux – l’Aquarius, le Dignity et le Bourbon Argos – sont affrétés par l’organisation et patrouillent en mer pour sauver les migrants qui fuient la Libye pour rejoindre l’Italie. C’est le Bourbon Argos qui aurait été ciblé par des tirs jeudi matin 25 août, selon MSF. Le bateau se trouvait dans la zone économique libyenne. L’armée libyenne dit être à l’origine de ces tirs, mais ne pas avoir visé le navire.
Selon la version relatée par MSF, des hommes armés se seraient rapprochés à toute vitesse du Bourbon Argos jeudi matin. Et les assaillants auraient tiré directement sur la cabine de commandement. « On a commencé à sentir des coups. Il y a eu plusieurs dizaines de balles qui sont arrivées sur la salle de commandement et à ce moment-là on a mis tout l’équipage en sécurité, rapporte Tommaso Fabbri, chef de mission MSF. C’est un bateau avec le logo MSF bien visible. »
L’équipage, composé d’une trentaine de personnes, n’aurait pas réussi à identifier les tireurs. « Ils n’ont pas fait d’autres dégâts, ils n’ont rien volé et ils sont partis. C’était un petit bateau, mais on ne l’a pas identifié, on ne sait pas qui c’était », affirme le chef de mission.
La marine libyenne dit être à l’origine de ces tirs, mais nie avoir visé directement le bateau. Elle parle plutôt de tirs de sommation pour demander au navire de s’arrêter en vue d’un contrôle. Selon l’armée libyenne, le bateau n’était pas identifiable et ne répondait pas aux ordres de s’arrêter. « Une patrouille de garde-côtes libyen était à environ 25 miles des côtes, elle a observé un bateau non identifié à qui l’ordre était donné de s’arrêter, mais il n’a pas obtempéré, explique Ayoub Kassem porte-parole de la marine libyenne. Nous avons fait en l’air cinq tirs de sommation. Nous n’avons pas fait irruption sur le bateau, nous sommes catégoriques. Et la patrouille est revenue ensuite sur la côte. Nous avons informé l’opération Sophia de cet incident et nous avons ouvert une enquête. Nous sommes les garde-côtes libyens et ce bateau devrait s’arrêter et s’identifier. »
Pour MSF, cette version est fausse. L’ONG dit n’avoir eu aucun échange avec le bateau des tireurs et ne pas avoir pu identifier l’armée libyenne comme auteur des tirs.
Les forces libyennes soulignent qu’elles n’ont pas été prévenues de l’opération de sauvetage menée par MSF ce jour-là. L’ONG, elle, soutient avoir signalé sa présence.
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