Au Tchad, deux nouveaux candidats ont annoncé, samedi 20 janvier, leur entrée dans la course en vue de la présidentielle du 10 avril prochain. Il s’agit de M. Moussa Mahamat Idriss, un inspecteur du Trésor âgé de 39 ans, et de Mme Yaya Batit, née Mariam Moussa Abdallah. Elle est la première femme candidate à la magistrature suprême dans ce pays. RFI a demandé à quelques Tchadiens leurs avis sur cette candidature inédite.
La candidate Mariam Moussa Abdallah est plutôt inconnue du grand public mais l’annonce de sa candidature a fait réagir la rue, à Ndjamena.
« Nous avons déjà commencé à observer ces choses, comme récemment en Centrafrique ; il y a une dame qui a dirigé une transition. Je crois que c’est parfait. Si un jour tu peux apporter aussi une femme au plus haut niveau du Tchad, moi je crois que c’est une très bonne chose », confie un homme croisé dans la capitale.
« Je dis à cette femme que je l’admire. C’est courageux de se porter candidate à l’élection présidentielle, parce que les esprits ne sont pas préparés pour qu’une femme se porte candidate, pour le moment », réagit pour sa part une femme.
Montrer aux femmes qu’elles aussi peuvent prétendre à la présidence
Pour le socio-anthropologue Mndenalbaye Emmanuel, le geste est à saluer mais il faut que Mariam Moussa Abdallah se montre à la hauteur de ses ambitions.
« Une femme, de surcroît de culture musulmane, qui prétende être chef de l’Etat, je m’en réjouis totalement. Si elle a un projet de société, je suis prêt à la soutenir ! », souligne-t-il.
Pour beaucoup d’observateurs, il n’y a pas d’illusions à se faire sur le score de la candidate mais son mérite, c’est d’avoir osé montrer aux femmes qu’elles aussi peuvent prétendre à la magistrature suprême dans un pays où la gente féminine a toujours représenté moins de 10 % des membres du gouvernement.
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