Source: africanews
À Khartoum, des explosions continuent de résonner dans différents quartiers.
De violents combats ont encore secoué la capitale du Soudan lundi, malgré l’annonce d’une trêve entre l’armée et les paramilitaires. Selon un bilan encore très sous-évalué, plus de 500 personnes ont été tuées et 5 000 autres blessées depuis le 15 avril, date à laquelle deux généraux, ayant pris les commandes du pays après un putsch en 2021, ont commencé à se livrer une féroce bataille. Ces affrontements entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, pourraient pousser à la fuite « plus de 800.000 personnes », alerte l’ONU. Le président kényan, William Ruto, appelle à une aide humanitaire d’urgence.
« De la même manière que nous avons réussi à évacuer des personnes du théâtre de guerre, je pense qu’il y a un moyen d’accéder à cette zone en conflit avec un soutien humanitaire. Nous devons donc parallèlement réfléchir au cas où il a un maintien du cessez-le-feu ou s’il n’y a pas de cessez le feu , que devons nous faire ? Car cela ne fait aucun doute qu’il y a des personnes là-bas qui ont besoin d’un soutien humanitaire »
La Ligue arabe, profondément divisée sur le conflit soudanais, a reporté à mardi la suite de ses discussions. Le général al Burhan a lui accepté la médiation de l’Arabie Saoudite et enverra des représentants à Riyad pour négocier. De son côté, l’ONU multiplie les appels au calme, cependant son envoyé spécial dans le pays, Volker Perthes, s’inquiète du non-respect des trêves humanitaires.
« Aucun des cessez-le-feu n’a été respecté dans son intégralité. Ils ont tous été respectés partiellement et parfois seulement dans certains endroits et pas dans d’autres. »
Pris de court par la violence des combats ; déjà 75.000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Au moins 20.000 ont fui vers le Tchad et des dizaines de milliers d’autres ont rejoint l’Egypte, la Centrafrique, le Soudan du Sud ou l’Ethiopie selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Les groupes humanitaires tentent de rétablir le flux d’aide dans un pays où près d’un tiers de la population de 46 millions d’habitants dépendait de l’aide internationale avant même l’explosion de la violence.
« Une grande partie de l’aide humanitaire que nous avions en stock a été pillée. Tous les entrepôts du PAM (Programme alimentaire mondial), du HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et d’autres au Darfour ont été pillés. Les véhicules des agences humanitaires ont été pillés. Les bureaux de ma propre mission, l’UNITAMS (United Nations Integrated Transition Assistance Mission in Sudan), ainsi que ceux d’autres agences dans la plupart des villes du Darfour ont été pillés » explique Volker Perthes, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Soudan.
Même si elle n’est pas respectée en intégralité, la trêve de trois jours a permis l’évacuation des étrangers vivant au Soudan. Un navire américain a ainsi pu évacuer lundi plus de 300 personnes vers l’Arabie Saoudite.
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