Lundi 11 juillet, après quatre jours de combats dans la capitale sud-soudanaise, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé le Conseil de sécurité à renforcer militairement sa mission au Soudan du Sud et à décréter un embargo sur les armes. Il a également eu des mots très fermes envers les dirigeants sud-soudanais, mais aussi leurs chefs militaires. Il a explicitement prévenu que la chaîne de commandement des deux armées allait devoir rendre des comptes. Car les violences de ces derniers jours ne sont pas seulement la conséquence de la rivalité du président Salva Kiir et de son premier vice-président Riek Machar.
Il n’est pas anodin que ce soit le chef d’état-major de l’armée de Salva Kiir qui ait personnellement ordonné le cessez-le-feu à la télévision nationale lundi soir, en plus du chef de l’Etat. Le général Paul Malong est le tout-puissant commandant des troupes fidèles au président, et d’ailleurs les tentatives de Salva Kiir seul pour ramener le calme étaient restées vaines ces derniers jours.
Mais l’autre camp aussi a ses hommes-clés. Sous les ordres de Riek Machar, c’est le général Simon Gatwech Dual qui est le chef des soldats de l’opposition cantonnés dans la capitale. Alors qu’il est déjà sous le coup de sanctions de l’ONU, les conditions de son retour au pays avec ses hommes, en avril dernier, avaient donné lieu à de difficiles négociations qui avaient failli échouer.
Ces deux généraux ne cachent pas leur détestation l’un envers l’autre, laquelle est largement partagée par leurs soldats. Et il n’est pas exclu, de l’avis de plusieurs analystes, qu’ils aient surtout réglé leurs propres comptes ces derniers jours à Juba, loin des arrangements politiques de leurs chefs.
Ce sont eux, leurs adjoints, mais aussi les chefs de milices communautaires en province qui seraient tentés de leur prêter main-forte, qui ont été fermement prévenus par Ban Ki-moon, dans sa mise en garde de lundi.
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