Qui pour arrêter l’épidémie de choléra en Somalie ? Selon l’ONU, celle-ci aurait fait 738 victimes depuis le début de l’année pour plus de 45 000 cas recensés. L’infection bactérienne touche aujourd’hui pratiquement l’ensemble du pays, frappant 15 des 18 régions du pays.
La population somalienne est dans un état de vulnérabilité extrême. Selon l’ONU, 6,7 millions de Somaliens – soit plus de la moitié des habitants du pays – auraient aujourd’hui besoin d’une assistance humanitaire, dont 3,2 millions au bord de la famine.
Sur le front du choléra, la situation est alarmante, même comparé aux autres crises régionales. En Somalie, le taux de mortalité dû à la maladie est aujourd’hui de 1,6 % : deux fois plus qu’au Yémen, lui aussi en proie à la sécheresse et à une vaste épidémie de choléra. « Et encore, on revient de loin : il y a quelques semaines seulement, on approchait des 3 %… », souffle Vincent Lelei, coordinateur adjoint du Bureau de la coordination des affaires humanitaire des Nations unies (OCHA) en Somalie.
La grande saison des pluies du Gu, qui a commencé en avril, n’a pas permis de faire reculer l’épidémie : en retard cette année, les averses n’ont irrigué que le nord du pays. « Le Sud et le Centre, régions les plus touchées par l’épidémie de choléra, n’ont reçu que peu de pluie, voire pas du tout », poursuit M. Lelei.
Mouroirs à ciel ouvert
Depuis le mois de novembre, plus de 700 000 Somaliens (soit au moins 1 habitant sur 10) ont quitté leur village pour s’échouer par dizaines de milliers dans les camps de déplacés des grandes villes du pays, transformés en mouroirs à ciel ouvert et tenus à bout de bras par les ONG et les Nations unies. Pour ces déplacés, il n’y a pas le choix : selon l’ONU, le taux de mortalité lié au choléra serait quatre fois plus élevé dans les campagnes qu’à l’intérieur des camps.
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