Il y a de cela trois ans, la localité de Minawao, dans le canton de Gawar, arrondissement de Mokolo, département du Mayo-Tsanaga était juste un hameau dépeuplé. C’était avant que les adeptes de la nébuleuse Boko Haram basée au Nigeria ne commencent à poser leurs actes terroristes. Les victimes de la secte Boko Haram basée au Nigeria ont commencé à fuir leur pays pour se retrouver en terre camerounaise. Les grandes localités situées sur le corridor, à savoir Zelevet dans le Mayo-Tsanaga et Kolofata dans le Mayo-Sava constituaient pour ces Nigérians, des terres d’accueil. Pour les pouvoirs publics, cette position n’éloignait pas les victimes de leurs agresseurs qui pouvaient eux aussi traverser la frontière et venir traquer les fugitifs, mettant la vie des Camerounais en péril. C’est l’une des raisons pour lesquelles les autorités camerounaises ont décidé de créer un camp des réfugiés situé plus à l’intérieur du département du Mayo-Tsanaga, précisément à Minawao. C’est ainsi qu’en mars 2013, le camp de Minawao a été créé. 80 000 réfugiés sont enregistrés.
Trois grands dortoirs sont alors construits pour abriter des centaines de personnes fuyant les atrocités de la nébuleuse Boko Haram : un dortoir pour les hommes, un autre pour les femmes et un troisième pour les enfants et les personnes âgées. D’autres hangars ont été construits. Par la suite, les autorités ont commencé à dresser des tentes dans le cadre du regroupement familial. C’est ainsi que le camp de Minawao est en train de changer de physionomie. Dans ce souci, les pouvoirs publics jouent un rôle d’accompagnement des partenaires au développement. C’est une synergie d’actions allant dans le sens de la construction des immeubles en matériaux définitifs, donnant à ce camp l’allure d’une cité. Le centre de santé intégré, le centre d’écoute de ONU-Femmes, le centre de formation en menuiserie et en couture, les bâtiments du lycée et ceux des écoles publiques sont, entre autres, les infrastructures importantes. Si certaines personnes disparaissent sans laisser de trace, d’autres, qui arrivent chaque jour, sont enregistrées au camp de transit avant d’être conduites au camp des réfugiés.
Minawao est l’un des huit camps créés par les autorités camerounaises pour abriter les réfugiés. Les populations camerounaises proches de ces camps situés dans l’Adamaoua, l’Est et l’Extrême-Nord se montrent généralement accueillantes, malgré les problèmes suscités par la pression démographique. Grâce à l’appui des partenaires au développement et aux populations riveraines, beaucoup de ces réfugiés ont pu se lancer dans les activités génératrices des revenus, notamment, l’agriculture, l’élevage et le petit commerce.
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