En RDC, c’est un afflux impressionnant de personnes ayant fui les violences dans les Kasaï qui est venu grossir les rangs des deux millions de déplacés présents dans le pays. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a fait savoir vendredi 21 avril que la barre du million de personnes déplacées avait été franchie ce mois-ci.
Les violences meurtrières dans la région des Kasaï entre la rébellion Kamuina Nsapu et les forces de sécurité ont fait un million de déplacés en huit mois, estime le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
« Nous avons recensé plus d’un million de personnes à travers cinq provinces : Kasaï, Kasaï-Oriental, Kasaï-Central, Sankuru et Lomani, indique Yvon Edoumou, porte-parole d’Ocha en RDC. Parmi ces personnes déplacées, comme toujours malheureusement, on compte beaucoup de femmes et d’enfants, dont certains ne vont plus à l’école, des familles qui ont perdu leurs champs, qui ont perdu leurs maisons. C’est une situation assez inquiétante. Jusqu’à cette crise dans les Kasaï, la RDC comptait un peu plus de deux millions de déplacés. Mathématiquement, on se retrouve aujourd’hui dans une situation où l’on estime qu’il y a un peu plus de trois millions de personnes déplacées en RDC. Ce qui est énorme. »
Ce qui pose d’importants problèmes logistiques, souligne le porte-parole d’Ocha en RDC.
« Il y a deux choses qu’il faut noter : d’abord, c’est qu’il y a quand même une forte solidarité entre Congolais, pointe-t-il. Les populations congolaises, les ménages congolais, qu’ils soient des parents proches ou qu’ils soient juste des compatriotes qui ouvrent leur cœur et leur maison à ces compatriotes en détresse, représentent une première ligne de refuge pour ces personnes en détresse. Malheureusement, la grande majorité des personnes déplacées trouvent refuge où elles peuvent. C’est souvent aussi dans la forêt, dans la brousse. Et elles survivent du mieux qu’elles peuvent et donc ça pose un problème de logistique pour nous en tant qu’acteurs humanitaires parce que c’est tout un travail d’aller retrouver ces personnes, d’aller faire l’état de leurs besoins. C’est un gros défi logistique que ce soit du côté des Nations unies ou des ONG nationales et internationales qui opèrent dans la zone. »
Les violences aux Kasaï ont causé la mort de centaines de personnes depuis septembre 2016, dont deux experts de l’ONU missionnés pour enquêter dans la région.
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