Signe des temps, de nombreux Kinois ont regagné leurs domiciles plutôt que d’habitude mercredi soir. Ils n’ont pas voulu traîner dehors. Une précaution pour éviter de se retrouver en face des criminels qui se sont évanouis dans la nature après l’attaque de la prison centrale de Makala, et que la police recherche. Prévue pour 1 500 personnes, cette prison en héberge quatre fois plus.
Selon des sources proches de l’enquête, plus de 4 600 détenus se sont évadés à cette occasion. Ne Mwanda Nsemi (chef spirituel de Bundu dia Kongo) et ses adeptes ont pris la fuite. Selon la police, de nombreux prisonniers dangereux et auteurs des crimes crapuleux se sont également évadés.Un appel est alors lancé à la population pour dénoncer tous ces criminels qui se cacheraient dans les quartiers de Kinshasa.
Construit à l’époque coloniale, le CPRK, autrement appelé prison centrale de Makala, pose depuis des années des problèmes liés à la surpopulation. Plusieurs fois, officiels et humanitaires ont fustigé les difficultés qu’éprouve le gouvernement pour nourrir et pour soigner les milliers de détenus dont un grand nombre se trouvent en détention provisoire. D’autres détenus déjà amnistiés continuent à croupir dans des cellules insalubres.
Retour sur cette évasion qui a abouti à la fuite du chef du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo.
Une épaisse fumée au dessus de la prison. Des traces de sang, des uniformes de prisonniers sur le sol et des dizaines de véhicules qui se consumaient encore à l’extérieur… (Reportage: Un assaut inédit)
Devant la prison de Makala, des journalistes de la chaîne TV5 ont été roués de coups et brièvement arrêtés jeudi matin, avant d’être libérés et de constater que du matériel leur avait été dérobé. Arrivés en voiture devant la prison, ils s’étaient pourtant dûment présentés aux forces de l’ordre. Ci-dessous, le témoignage de la correspondante de TV5 à Kinshasa, Francine Mokoko.
Nous nous sommes présentés devant les forces de l’ordre pour leur demander si nous pouvions voir le responsable, histoire de lui demander de nous permettre de faire des images à l’extérieur de la prison centrale de Makala. Devant le refus, nous nous sommes repliés dans notre voiture, et à l’intérieur de la voiture, le caméraman essayait de faire quelques images des abords de la prison et devant la prison centrale. C’est à ce moment qu’une personne en tenue civile s’est introduite dans notre voiture et a commencé à bousculer le caméraman. (Francine Mokoko, correspondante de TV5 à Kinshasa)
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