Sa demission du PPRD induit automatiquement son départ de son poste de gouverneur du Katanga
C’est un tremblement de terre sur la planète politique congolaise. Et un vrai signe de défiance envers le président Joseph Kabila. Le gouverneur du Katanga Moïse Katumbi a annoncé par un communiqué fracassant, mardi 29 septembre, quitter son poste (voué à disparaître en raison de la réforme territoriale en cours) mais aussi le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir).
« Au moment où nous, peuple congolais, entrons dans la dernière ligne droite du dernier mandat constitutionnel du président de la République, explique-t-il, les faits indiquent que depuis maintenant un an, tous est mis en œuvre pour ne pas respecter la Constitution en entretenant retard, flou et illisibilité du cycle électoral et en élaborant une stratégie de glissement des dates des scrutins. » S’opposant « fermement à tout prétexte pour retarder les élections, l’homme d’affaires et politicien congolais va plus loin, fustigeant « l’absence d’État de droit », « le recul généralisé des libertés individuelles, la hausse du niveau d’intolérance politique dont la nation est victime ». Et d’énumérer les « arrestations arbitraires de militants pro-démocratie », les « interdictions de sortie de films », les « interdictions de toutes sortes », les « répressions policières de plus en plus violentes »… « Le pouvoir vient du peuple et uniquement de lui », rappelle-t-il, citant « les manifestations de janvier 2015, au cours desquelles de jeunes compatriotes ont perdu la vie ». Autant de « dérives inacceptables » qui motivent dit-il, sa décision de « prendre ses distances avec le PPRD et d’en assumer toutes les conséquences ». Enfin, Katumbi explique vouloir lancer un « appel à toutes les forces vives de la nation, société civile, partis politiques de la majorité comme de l’opposition » pour mettre « un terme au découragement, à la résignation et au fatalisme, en sauvegardant notre jeune démocratie ». Une déclaration qui ressemble fort à une candidature déguisée à la présidentielle de 2016, et qui a en tout cas aussitôt été saluée par Olivier Kamitatu, un des frondeurs de la Majorité présidentielle (groupe dit du G7), dont il a été exclu récemment pour avoir pris ses distances, lui aussi, avec la politique de Joseph Kabila. « Dans le cadre du grand rassemblement républicain que Moïse Katumbi appelle de tous ses vœux », dit-il à l’AFP, « la RDC aborde 2016 avec de sérieuses chances d’alternance maîtrisée et apaisée. »
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