L’opposant congolais en exil Moïse Katumbi a porté plainte vendredi auprès de l’ONU à Genève contre le gouvernement du président Joseph Kabila qu’il accuse de vouloir l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle.
Ancien gouverneur du Katanga (sud-est) et homme d’affaires influent, M. Katumbi s’est dit « confiant » après avoir déposé plainte auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU.
Autorisé à se rendre à l’étranger pour suivre des soins médicaux depuis mai 2016, l’opposant a été depuis condamné à trois ans de prison pour spoliation d’immeuble appartenant à un ressortissant grec et attend de comparaître devant la justice pour une affaire de recrutement présumé de mercenaires. Les autorités ont promis de l’arrêter dès son retour au pays.
M. Katumbi a déclaré qu’il avait décidé de se tourner vers l’ONU parce que la justice de la République démocratique du Congo est « instrumentalisée ».
« Comme il n’y a pas de recours interne, puisque la justice nous a été interdite, on est obligé de se tourner vers la communauté internationale », a expliqué son avocat français, Eric Dupond-Moretti. « Nous estimons que l’Etat a violé ses droits qui sont essentiels », a-t-il ajouté.
Le document de 36 pages détaille les procès « arbitraires », le harcèlement de la police et les arrestations de ses partisans que M. Katumbi reproche aux autorités congolaises.
La plainte affirme que l’opposant a été contraint à l’exil afin de « l’éloigner de l’élection présidentielle ».
L’épiscopat catholique congolais a plaidé auprès du président Kabila pour que Katumbi retourne en « homme libre » en RD Congo.
Moïse Katumbi est un ancien allié proche du président Kabila. Il a rompu avec lui en septembre 2015 et a été choisi un an plus tard comme candidat à la présidentielle par l’opposition.
Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter.
Mais, après des violences, il reste à la tête du pays en vertu d’un accord conclu le 31 décembre entre la majorité et l’opposition qui prévoit la tenue de la présidentielle à la fin de cette année. Toutefois, cette échéance semble aujourd’hui hypothétique.
La Commission des droits de l’homme de l’ONU enregistre environ 200 plaintes chaque année.
Il faut trois ans en moyenne à ses experts indépendants pour rendre leur décision, mais la Commission n’a pas le pouvoir d’imposer des sanctions.
AFP
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