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RDC : après le dernier massacre de Beni, l’heure du deuil et des questions

La RDC est en deuil après un nouveau massacre à Beni. Le bilan officiel fait état de 36 morts mais la société civile de Beni parle de 51 personnes tuées, ce qui en ferait le pire massacre dans la périphérie de la ville depuis le début des tueries en 2014. L’armée congolaise parle d’un acte de représailles des rebelles ougandais des ADF après l’attaque de certaines de leurs place-fortes, et notamment la base de Mwalika dont la population dénonçait l’existence depuis deux ans. D’autres font un lien avec la visite du président Kabila il y a quelques jours. Un massacre d’ores et déjà politisé.

Officiellement pour l’armée congolaise, il s’agit d’une tentative désespéré des ADF de montrer qu’ils existent encore. Les FARDC disent avoir retrouvé des cachettes sous terre où des éléments de la rébellion ougandaise auraient pu se cacher après l’attaque de Mwalika.

« C’est une guerre asymétrique, ils ne respectent aucune règle et ils tuent à la machette », expliquent les services de sécurité pour justifier l’ampleur du bilan. Des services qui sont toutefois agacés de voir ce massacre intervenir après la venue du président.

« Le fait de tuer chaque fois que les autorités sont en visite montre qu’il y a des consignes qui viennent d’ailleurs », estime un officier. Des sources au sein du gouvernement désignent l’opposant Mbusa Nyamwisi en exil. « Il a toujours eu une main dans ces massacres », renchérit une autorité locale.

Dans l’entourage de l’opposant, on dément et accuse à son tour le président Kabila d’être lui-même responsable de ces massacres. « Ou au moins de ne pas faire assez pour protéger la population », dénoncent d’autres leaders de l’opposition.

Du côté de la société civile de Beni, on pense également que ça pourrait être une opération de représailles. « Il aurait fallu après l’attaque de Mwalika, les FARDC prennent des mesures pour protéger la population », explique un activiste. « Des mesures que l’on réclame depuis deux ans pour Beni ». Ce massacre a en tout cas provoqué des manifestations de colère dimanche à Beni… Comme à chaque nouvelle tuerie d’ampleur.

« C’est un mode opératoire terroriste »

Pour Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni, il est urgent de prendre des dispositions importantes pour faire cesser ces tueries.

« Nous estimons qu’il est grand temps à la face du monde que la RDC est sous menace et cette menace, on sait d’où elle vient. On devrait prendre des dispositions pour des opérations militaires conséquentes, et donc qui devraient beaucoup plus aider à libérer la population du territoire de Beni. Les libérer de ces groupes armés qui ne cessent de causer des actes terroristes. Les modes opératoires utilisés, c’est vraiment un mode opératoire terroriste. Et cela devrait nous aider à bien identifier notre ennemi. Cela devrait être une priorité pour notre gouvernement. »

« Terroristes ». C’est un terme que le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, n’hésite pas non plus à brandir. Selon lui, linsécurité dans la région est le fait d’islamistes radicalisés.

« Nous avons retrouvé plusieurs documents. Nous avons mis la main sur un certain nombre de personnes qui sont en contact avec différents milieux jihadistes à travers l’Afrique et à travers le monde. L’enquête se poursuit. Mais nous avions déjà communiqué à tous nos homologues de la CIRGL les soupçons qu’ont suscités les documents et les aveux que nous avons recueillis à Mwalika et Nadui et nous espérions que la solidarité allait déjà se manifester. Mais jusqu’à présent rien n’est fait. C’est pourquoi nous continuons à alerter la communauté internationale sur le cas caractère non-isolé des actes terroristes que nous subissons dans le grand nord qui ne sont pas des actes congolo-congolais mais qui s’inscrivent dans une trame du terrorisme jihadiste international. »

Nous avons immédiatement dépêché une équipe sur place et nous allons déployer une équipe d’investigation pour mieux comprendre ce qui s’est passé. Nous avons besoin d’un peu de temps pour pouvoir dire exactement étape par étape ce qui s’est passé. A partir de ce moment-là, nous allons pouvoir prendre des mesures pour vraiment prévenir d’éventuelles attaques au niveau du territoire entier de Beni. (Théophane Kinda)

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