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Procès des pro-Gbagbo : avec assurance et sérénité Simone Gbagbo assène des coups à la barre et dénonce l’ingérence de la France

« Laurent Gbagbo est le vainqueur de l’élection présidentielle de 2010 ». « Je ne sais pas exactement ce qu’on me reproche »


Simone Ehivet Gbagbo, ex-Première Dame, entendue ce lundi 23 février 2015 à son procès en cour d’assises au palais de Justice d’Abidjan.

Abidjan – Simone Ehivet Gbagbo, épouse du Président Laurent Gbagbo et ex-Première Dame de Côte d’Ivoire, a été entendue ce lundi à son procès en cour d’assises au palais de justice d’Abidjan, où elle est accusée d’ « atteinte à la sûreté de l’État ».

C’est peu dire qu’elle a assené ses vérités à la Cour, avec assurance et sérénité.
« A l’heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu’on me reproche », a-t-elle observé calmement.

Celle qu’on surnomme « la mère de la Nation » ou  » la dame de fer », a dès le départ mis les pieds dans le plat concernant la crise postélectorale, sans se départir de son éternel sourire: « Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010 », a-t-elle déclaré d’un ton assuré qui ne laissait aucune place au doute.

Quatre ans après la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait embrasé la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo apparait de nouveau comme le véritable vainqueur de l’élection présidentielle de 2010 face à son rival Alassane Ouattara, mauvais perdant et allié des grandes puissances.

En effet, selon un nombre de plus en plus croissant d’analystes et d’observateurs de la scène politique ivoirienne, la crise ivoirienne est née du refus de Ouattara de reconnaître sa défaite face au Président Laurent Gbagbo, plongeant ainsi le pays dans une grave crise et dans de sanglants affrontements entre les deux camps, qui ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

A ce jour, seul le camp Gbagbo est jugé en Côte d’Ivoire ou à la Cour pénale internationale.

Aucun membre du camp Ouattara n’a pour l’heure été inquiété, d’où les accusations de justice des vainqueurs où à sens unique.

Dans sa robe en pagne à motifs vert et marron, Simone Gbagbo, dont la détermination semble restée intacte, règle ses comptes avec Nicolas Sarkozy: « De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il? », s’interroge-t-elle, aujourd’hui âgée de 65 ans.
Puis elle dénonce « l’ingérence des autorités françaises dont l’armée a bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu’aucune résolution de l’ONU ne lui donnait ce pouvoir », et le deux poids deux mesures de la communauté internationale : « les troupes rebelles de M. Soro (Guillaume, l’actuel président de l’Assemblée nationale) et d’ADO » (Alassane Dramane Ouattara), appuyées par l’ONU et les forces françaises, ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l’État », dira-t-elle amère, mais sans rien laisser transparaître sur son visage.

Puis de se demander: « Comment puis-je être poursuivie sur la base d’une décision politique? Alors que j’ai respecté la décision du Conseil constitutionnel?« .

« J’ai été battue avec une violence inouïe » lors de l’interpellation, affirmera-t-elle ensuite.

Mme Gbagbo est la dernière des 83 accusés d’un procès-fleuve pour « atteinte à la sûreté de l’État » à être entendue. Elle est également accusée de « crimes
contre l’humanité » par la Cour pénale internationale (CPI), comme son époux
qui y sera jugé en juillet.

Mais Abidjan refuse le transfèrement de l’épouse à la CPI, assurant que la justice ivoirienne est en mesure de la juger de façon impartiale.

La société civile, qui critique les nombreux ratés de ce procès, dénonce une « justice politique » et une « justice des vainqueurs », aucun cadre pro-Ouattara n’ayant été inquiété alors que les deux camps ont commis des exactions.

La défense de Simone Gbagbo, invoquant une violation de son immunité parlementaire, a demandé une annulation du procès, ce que la Cour a refusé. Simone Gbagbo a été députée d’Abobo, un quartier d’Abidjan connu pour être favorable à Alassane Ouattara, de 2000 à 2011.

Dans le public, Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo, est venu la soutenir, ainsi que des cadres du Front populaire ivoirien (FPI), le parti fondé par Laurent Gbagbo dont il est resté le leader incontesté, dirigeanr de fait le parti depuis sa cellule à La Haye.

Serge Touré

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