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PLAIDOYER POUR UNE COALITION CITOYENNE POUR LA PATRIE

Par Daniel Yagnye TOM 

Pourquoi créer une nouvelle organisation alors que le pays a déjà plusieurs centaines de partis et d’organisations politiques ?  Quelle est la spécificité de cette nouvelle organisation  et son rôle dans la situation politique de notre pays aujourd’hui ?

LA NÉCESSITÉ URGENTE D’UNE COALITION 

L’objectif d’une Coalition en général c’est d’obtenir le plus large rassemblement possible, dans le cas présent il nous faut un rassemblement de plusieurs centaines d’organisations syndicales et politiques, d’associations.

La situation politique, financière, économique, sociale, sanitaire, sécuritaire, etc… est extrêmement difficile et va s’empirer de plus en plus. 

En plus de la crise politique chronique liée au Contentieux Historique franco-camerounais lors de sa création, l’État camerounais,  avec la guerre au Cameroun Occidental, a été rattrapé par le Contentieux Historique national. À cela il faudrait ajouter la lutte contre Boko Haram au nord tout comme l’insécurité liée aux conséquences du Contentieux Historique franco-centrafricain à l’est du pays. 

Comme si ces conflits sécuritaires ne suffisaient pas, s’est ajoutée la crise sanitaire avec la pandémie Covid-19, et l’aggravation de la situation militaire au nord du pays liée à l’assassinat du Président Idriss Deby Itno qui constituait de son vivant, un véritable rempart pour notre pays dans cette partie du territoire national. 

La gestion de ces différentes crises nécessite de gros et très importants moyens humains, matériels et financiers. Le coût de la guerre dans le NoSo à lui seul place le Cameroun devant un véritable gouffre financier et matériel journalier. À cela s’ajoutent les problèmes inhérents à la guerre elle-même. Comme on l’a vu ailleurs dans d’autres pays, toute guerre a tendance à développer sa propre dynamique et à s’auto-entretenir afin de durer le plus longtemps possible. C’est ainsi que naissent en son sein des parasites qui vivent et s’enrichissent du butin de la guerre mais aussi des pratiques illicites. Notre pays ne fait pas exception à cette règle.  

Expression manifeste du Contentieux Historique franco-camerounais dont le Contentieux Historique national n’est qu’un des corollaires, l’État camerounais actuel, de par sa nature, est génétiquement incapable de trouver la solution à la guerre au Cameroun Occidental.

Le pays vit dans une impasse, un véritable cercle vicieux !

Il est judicieux de rappeler que le Contentieux Historique franco-camerounais est lié à la guerre imposée à nos populations par la France qui avait pour objectif la création de l’État camerounais actuel acquis à elle et docile, alors que le Contentieux Historique national est  différent, puisqu’il résulte des mesures politiques, administratives, économiques etc… que prend l’État camerounais pour se consolider le long de son existence. Ces différentes mesures politiques et administratives finissent par miner l’unité nationale du pays, c’est la raison pour laquelle on parle de contentieux historique national. 

Dans le cas précis du Cameroun Occidental les principales mesures à l’origine du Contentieux Historique (dont la guerre actuelle dans le NoSo n’est qu’une des manifestations) ont été la mauvaise conférence de Foumban en 1961, le pseudo référendum du 20 Mai 1972 (avec forte odeur de pétrole sous l’orientation de la France) et le retour unilatéral à la république du Cameroun. On peut aussi ajouter les diverses discriminations et exclusions issues de la pratique politique néocoloniale un peu partout dans le pays, mais qui pour les populations du Cameroun Occidental, à cause de leur histoire commune récente liée à l’usage de l’anglais, leur ont fait sentir qu’elles étaient des citoyens de deuxième catégorie. Tout ceci a fini par miner l’unité nationale durement conquise par les dirigeants upécistes lors de leur lutte pour la Réunification et l’indépendance de notre pays.

Cette situation politique et sécuritaire nécessite de ressources humaines, matérielles et financières énormes, ces ressources n’étant pas intarissables, le pays va donc lentement mais sûrement vers sa banqueroute !

L’objectif principal de la Coalition Citoyenne pour la Patrie est l’obtention de la fin de la guerre au Cameroun Occidental avec la solution du contentieux historique.

UNE TÂCHE DIFFICILE MAIS POSSIBLE 

Construire une Coalition dans notre pays n’est pas une tâche facile, il faudrait pourtant nous dire que dans tous les pays où se sont créés des coalitions, ça n’a jamais été facile, à nous donc d’être à la hauteur des difficultés puisqu’il s’agit de fédérer des organisations de toutes sortes avec chacune d’elles des objectifs les plus divers et distants, à nous d’être imaginatifs et inventifs ! 

Il nous faudra beaucoup de patience, d’intelligence et de flexibilité.

Seuls et dispersés comme nous le sommes depuis des décennies, nous avons été incapables d’atteindre des changements significatifs pour nos populations. Il y a donc nécessité incontournable de doter le pays d’un large rassemblement citoyen : la Coalition Citoyenne pour la Patrie ( CoCiPa ).

LA CONTRADICTION PRINCIPALE: LA SOLUTION DU CONTENTIEUX HISTORIQUE ET LA CONQUÊTE DE NOTRE SOUVERAINETÉ NATIONALE 

L’heure est à une entente politique la plus large possible et non à des confrontations de toutes natures, car il faudrait clairement expliquer à notre peuple que le plus important dans la situation néocoloniale actuelle n’est pas le fauteuil du palais d’Etoudi puisque n’importe quel occupant de ce fauteuil, sous les conditions actuelles, ferait plus ou moins la même politique avec quelques nuances négligeables. Ce qui ne voudrait pas du tout dire que le peuple ne devrait pas s’occuper de ce palais ni de ce qui s’y passe puisqu’il est évident que dorénavant, ce sera toujours à lui le dernier mot dans le choix de l’occupant de ce palais.

Ce qui nous unit est largement plus important que ce qui pourrait nous séparer, car après plus de soixante années d’existence comme « pays indépendant « , nous n’avons jamais pleinement joui des véritables fruits et attributs de cette indépendance. Le pays connaît de sérieux problèmes dans tous les domaines, du fournissement de l’électricité et de l’eau au manque d’infrastructures de toutes sortes. Parmi ces problèmes il y a celui de notre monnaie confisquée par la France, ce qui fait que le pays est réduit à l’esclavage moderne puisque tout notre pays travaille pour la France : on peut par exemple rappeler les difficultés vécues et toute la gymnastique nécessaire pour un camerounais normal pour envoyer de l’argent à des membres de sa famille à l’extérieur du pays, alors que les entreprises françaises Bollore, Orange, etc… expatrient des milliards et des milliards de franc CFA tous les jours !

KUNDE I SEKI !

Kunde i seki est la célèbre expression du Secrétaire Général de l’UPC Ruben Um Nyobe quelque temps avant son assassinat lorsqu’il parlait de l’indépendance de notre pays. 

Ahidjo a reçu une autonomie à la place de l’indépendance, ce que Mbida avait refusé et qui serait à l’origine de sa chute ! Depuis plus de six décennies c’est une autonomie qui est gérée par le BDC-UC-UNC-RDPC et non une indépendance réelle !

Comme le disait Frantz Fanon, à chaque génération d’identifier sa mission et la remplir ou trahir. Aux générations actuelles, le devoir d’achever l’œuvre de libération nationale initiée par les Um, Moumie, Ouandié, Ossendé Afana, etc… et d’arracher notre indépendance et notre souveraineté nationales !

L’heure est à l’action commune de toutes les forces patriotiques de notre pays indépendamment de leurs appartenances politiques !

L’heure est pour la Coalition Citoyenne pour la Patrie !

KUNDE I SEKI[1] !

Daniel Yagnye TOM 

Association 27 Août 1940

Représentant spécial de l’UPC en Afrique centrale et Australe 

Président de l’Alliance Patriotique.


[1] Kunde i seki est une expression en langue Bassa qui signifie l’indépendance est perchée, suspendue, confisquée.

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