Paul Kagame, Président du Rwanda, est-il réellement un dirigeant visionnaire sur qui repose les espoirs de stabilité sociopolitique du Rwanda et d’indépendance économique de cet ensemble d’Afrique centrale qui va de l’Uganda vers les pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est tout en y englobant le Sud Soudan et l’Ethiopie ? Pense-t-il qu’un véritable rayonnement économique de cette Afrique-ci passe par le commerce Sud-Sud avec ses voisins francophones de la RDC, Congo Brazzaville, Gabon pour pousser plus loin ?
Le président rwandais Paul Kagame est connu pour son franc parler. Il ne manque pas d’admirateurs tout autant que de contradicteurs.
Au nombre de ces derniers, on compte Samantha Power, l’ambassadrice américaine à l’ONU qui trouve que l’Afrique n’a pas besoin « de personnalités indispensables » mais « d’institutions fortes », faisant allusion à Paul Kagame plébiscité par les citoyens pour qu’il soit reconduit après 2017 soit disant pour le caractère exceptionnel de son mode de gouvernance.
Toute la question qui se pose ici est de savoir le pourquoi de l’acharnement des personnalités occidentales à montrer que les Rwandais ont fait un choix irresponsable par le biais d’un référendum populaire qui a exigé qu’à Kagame et à lui seul, il soit accordé un septennat supplémentaire après 2017. D’autres personnalités en compétition pour le fauteuil présidentiel ne devant que, si d’aventure ils réussissaient à le vaincre, courir pour un quinquennat.
« Une personnalité aussi complexe qu’innovatrice comme celle de Kagame, on ne l’a qu’une fois dans un siècle », a déclaré récemment Harerimana Fadhil, Ministre de la sécurité publique et président du Parti PDI (Parti Démocratique Idéal) au cours de l’un des débats organisés à la Radio TV Rwanda tout en tentant de justifier l’insistance des citoyens qui tiennent à le voir pour un autre mandat à la Présidence de la République.
Farouchement pour une indépendance économique : Un Commerce Sud-Sud
Kagame a prouvé aux citoyens rwandais que la première chose à faire dans la vie est de lutter, qu’on ne récolte que ce qu’on a semé. On doit gagner sa vie à la sueur de son front, a-t-il dit. Aussitôt dit, aussitôt fait. Plus question de légendaire sieste. On ne fermera pas sa boutique pour aller déjeuner à douze heures. On se fera apporter son repas. De petits boulots se créent ainsi faisant en sorte que tout citoyen doit réfléchir à la façon de gagner son pain quotidien.
« Il a étendu cette mode de vie à l’ensemble des peuples de la région », a indiqué Védaste montrant comment les peuples de la région francophone sont gagnés par une économie de marché vivave.
« Kagame a épaté les citoyens rwandais. Il vient à peine d’inaugurer un RSE (Rwanda Stock Exchange), la bourse de Kigali, et invite les citoyens toutes catégories confondues, à participer à l’épargne publique en achetant des actions pour les remettre à une tierce personne le moment venu agrandi d’intérêts », a dit Claude se rappelant de la date où la BK (Banque de Kigali) a annoncé la mise à la bourse de ses actions et comment les commerçants et fonctionnaires de tout le pays ont été rapides à les acheter.
« Kagame se rend compte qu’il n’est pas facile de renforcer le capitalisme dans un Rwanda exigu et enclavé. Le corridor nord étant assuré, il trouve que tous les peuples de la région d’Afrique Centrale doivent faire des échanges commerciaux entre eux. Il faut qu’un opérateur commercial congolais ou gabonais rayonne jusqu’à Kigali, Kampala, Nairobi ou ailleurs. Et vice versa »,
a dit Claude montrant que le fait que Kagame est allé à l’assaut du marché congolais, et qu’avec la compagnie aérienne Rwandair desservant Brazzaville, Douala et ailleurs, le début d’un commerce sud-sud équitable tant souhaité par Kagame peut être une réalité.
Du coup on comprend les sorties des Officiels Américains plus proches de Kagame. Ces derniers demandent instamment que Kagame n’obéisse pas aux vœux de ses citoyens qui veulent qu’il garde le fauteuil pour encore au moins un seul mandat.
Et si Kagame dépasse les limites des fiefs circonscrites tacitement par les Occidentaux ? L’an passé, Kagame et Sassou Nguesso ont échangé des visites d’Etat. Au même moment le Rwanda et la RDC échangeaient des émissaires. On pensa alors au dégel des relations sécuritaires. Pourtant il faut dire que tout commence de cette façon.
Dans tous les cas, le Rwanda fonce toujours à l’Ouest de l’Afrique pour parler et faire des affaires.
C’est cette volonté politique d’étendre le marché qui lui importe et pas d’autres considérations politiques. Malheureusement ces dernières ne manquent pas.
« Sans le vouloir, il fait comprendre aux Ouest africains de l’ex-AOF (Afrique de l’Ouest Française) que malgré leurs richesses, ils ne pourront pas vaincre la pauvreté de leurs peuples tant qu’ils seront sous le joug économique des Français. Kagame ne connaît qu’un seul langage : économie au service du développement et de création des richesses »,
a confié Védaste pensant que tout bien pensé la France craignant que Kagame ne rebelle les peuples de l’Afrique Centrale et Occidentale françaises qui apprendront à concevoir et adopter des projets nationaux eux-mêmes en toute indépendance.
D’autres analystes trouvent que la question de l’alternance tant souhaitée par l’Occident est très importante pour lui car, un président ayant fait un séjour de deux mandats au pouvoir, aura joué sur les aides occidentales à leurs régimes. Ces aides budgétaires tomberont dans les caisses d’un Etat concerné pour retourner d’où elles seront venues sous formes de paiement d’experts internationaux, d’achat des biens et services occidentaux et même, pourquoi pas, de sommes détournées placés dans des paradis fiscaux.
« L’alternance démocratique au pouvoir viendra au moment opportun. C’est même pour bientôt. Mais ce ne sera pas sous le coup d’un formalisme politique. Elle sera méritée », a redit le Président Paul Kagame comme s’il demandait à ses contradicteurs de comprendre et respecter la volonté populaire exprimée dans le référendum de ce 18 décembre 2015.
Mais au-delà de tout ceci, Kagame lui aussi tient à se rassurer que les structures économiques et de développement qu’il met patiemment en place ne seront [pas torpillées par un nouvel occupant à la haute magistrature, celui-là qui pourra éventuellement avoir d’autres préoccupations.
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