Elles étaient détenues dans une forêt par la secte islamiste Boko Haram
L’armée nigériane a affirmé mardi 28 avril avoir libéré 200 filles et 93 femmes dans un fief du groupe islamiste Boko Haram. « Les troupes ont pris et détruit cet après-midi trois camps de terroristes dans la forêt de Sambisa, un des principaux repaires de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, a déclaré le porte-parole de l’armée Chris Olukolade dans un communiqué, faisant référence à un district de l’Etat de Borno (nord-est). Mais après les premières vérifications aucune de ces lycéennes ne figure parmi les filles sauvées hier. Le 14 avril 2014, 276 lycéennes ont été enlevées par les islamistes de Boko Haram dans le dortoir de leur lycée pour filles de Chibok. Cinquante-sept adolescentes avaient réussi à s’enfuir dans les heures qui ont suivi le kidnapping. Mais on n’a aucun signe de vie des 219 otages, depuis la vidéo diffusée en mai 2014 par Boko Haram, montrant une centaine de lycéennes voilées, récitant des sourates du Coran. Selon l’Ong Transparency international plus de 2000 jeunes filles ont été enlevées par la secte islamiste Boko Haram.
Des vies gachées
De sources concordantes, le terrible destin de ces otages enlevés par Boko Haram, tout le monde dans la région le connait. Certaines ont été violées, puis tuées. D’autres ont été vendues ou données aux combattants de Boko Haram et mariées de force. Celles qui n’ont pas trouvé preneur dans ce trafic d’être humain, parce qu’elles étaient trop vieilles ou pas assez belles, sont mortes. C’est d’ailleurs ce qui ressort des témoignages des rares rescapées. Celles qui ont pu s’échapper ne sont pas tirées d’affaires pour autant. Peu de familles acceptent de les récupérer, car elles sont détruites psychologiquement et impossible à marier. L’enlèvement des jeunes filles de Chibok est en effet hélas l’arbre qui cache la forêt. Il y a en a eu dans cette région des centaines d’enlèvements de fillettes et de femmes avant le 14 avril 2014 ; et des dizaines d’autres après. Dans cette région abandonnée de tous, le niveau d’éducation, le taux d’emploi, le revenu par habitant sont les plus faibles du pays. Les retombées de la manne pétrolière se sont évaporées dans la poche de quelques notables. L’état de droit n’existe pas, la police et l’armée ont abandonné le terrain. Les enlèvements et le trafic d’être humain sont monnaie courant. Ils n’ont malheureusement jamais ému personne.
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