Le gouvernement du président Muhamadu Buhari a interdit aux hauts responsables de l’administration au Nigéria, de voyager dans les premières classes des compagnies aériennes. Une mesure qui, selon la ministre des finances, Kemi Adeosun, rentre dans le cadre des recommandations formulées par l’unité en charge de l’efficience budgétaire, en réponses à la baisse des recettes publiques.
Pour les compagnies aériennes, cette décision se traduit par une perte de 13,8 milliards de nairas (60,5 millions $) par an, autant d’argent que le gouvernement nigérian souhaite économiser dès 2016. Cette nouvelle continue de diviser l’opinion publique au sein de la première économie d’Afrique.
Samedi 9 avril dernier, des journaux locaux ont relevé, que le gouverneur de la banque centrale, Godwin Emefiele, et Ibe Kachikwu, le ministre du pétrole, avaient effectué ensemble un voyage privé, à bord d’un des luxueux jets affrétés par la compagnie nationale pétrolière. Les deux hauts responsables ont très rapidement démenti l’information. M. Emefiele a fait savoir que pour son voyage privé à l’intérieur du pays, il avait pris un vol commercial. Même réaction de la part du ministre du pétrole, qui a cependant ajouté que, dans le cadre des joint-ventures avec les opérateurs pétroliers, il est parfois affecté des jets privés pour les déplacements de hauts responsables. C’est ainsi qu’il peut se retrouver dans ce type de situation. Mais tous deux ont indiqué dans leurs démentis que cette pratique qui existait bien avant leurs arrivées chacun à son poste, a cessé dès qu’ils ont pris fonction.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Muhamadu Buhari et son équipe mènent une campagne d’efficience budgétaire afin de préserver les ressources du gouvernement. Mais cela ne semble pas suffire. Une partie de l’opinion estime que le problème n’est pas celui des jets privés loués ou des billets de première classe achetés, mais dans la capacité de l’équipe dirigeante actuelle à proposer des solutions claires et efficaces. D’autre sont d’avis que c’est une bonne chose car cela promet de comprendre comment des personnes ont pillé le pays par des dépenses somptueuses durant les années de manne pétrolière alors qu’on ne parvenait à exécuter un budget, déjà insuffisant, à hauteur 27% à 28% seulement.
Comments
0 comments