Jugé à Barcelone pour fraude fiscale, l’attaquant star du FC Barcelone a assuré jeudi devant les juges qu’il ignorait tout des modalités de gestion de sa fortune, dont son père s’occupe depuis ses débuts.
« Je jouais au football. Je n’étais au courant de rien », s’est contenté de déclarer Lionel Messi devant le tribunal de Barcelone, où il comparaissait jeudi 2 juin pour fraude fiscale. Fidèle à sa ligne de défense adoptée depuis le début de l’enquête sur un détournement présumé de 4,16 millions d’euros, en 2013, l’attaquant du FC Barcelone a, en outre, ajouté qu’il avait « confiance en [s]on papa », chargé de gérer ses affaires.
« Va jouer à Panama! »
La star du foot, arrivée vers 10 h 15 au tribunal était attendue par des dizaines de journalistes et de curieux massés derrière des barrières. La majorité l’a ovationné, mais à son passage ont aussi fusé les cris « Petit voleur » ou encore « Va jouer au Panama ! ».
Vêtu d’un costume sombre, chemise blanche et cravate noire, installé au côté de son père Jorge Horacio devant les trois juges du tribunal, le quintuple Ballon d’Or n’a parlé qu’une vingtaine de minutes. « On ne m’expliquait jamais comment étaient gérés les droits à l’image (…) tout ce que je savais c’est que je signais avec les sponsors pour une quantité X d’argent et que je devais ensuite faire des publicités, des photos et des choses dans le genre, mais concernant l’argent et où il allait je ne savais rien », a-t-il ajouté. Lionel Messi a, par ailleurs, refusé de répondre aux questions de l’avocat du Trésor public, qui lui a notamment demandé s’il savait qu’en Espagne, tous les revenus sont imposables, d’où qu’ils proviennent.
Lionel Messi, 28 ans, est en effet accusé d’avoir tenté d’éviter de verser 4,16 millions d’euros d’impôts sur l’argent qu’il gagnait grâce à l’utilisation de son image par des marques comme Danone, Adidas, Nike entre 2007 et 2009.
« J’ai toujours cherché à lui faciliter la vie »
Le tribunal a dans un premier temps entendu des experts du fisc. Puis il a commencé à entendre le père de Messi, Jorge Horacio, accusé par le parquet d’avoir « organisé » la fraude fiscale: « J’ai toujours cherché à lui faciliter la vie », a-t-il déclaré. Jorge Horacio Messi a ensuite détaillé les différents montages de sociétés au Belize, puis en Uruguay, pour recevoir les bénéfices tirés de l’utilisation de l’image de son fils mineur jusqu’en 2005.
Les faits ne sont pas contestés. À partir de 2005, sa famille a fondé une première société offshore au Belize, en Amérique centrale, considéré à l’époque comme un paradis fiscal, pour encaisser les bénéfices tirés des droits à l’image. Puis en 2007, cette société est remplacée par une autre compagnie fondée, cette fois, en Uruguay, où les droits à l’image n’étaient pas fiscalisés. Une évasion fiscale présumée qui a valu à Messi – aujourd’hui l’un des quatre sportifs les plus riches du monde selon Forbes – 21 contrôles fiscaux à partir de 2013.
Le joueur et son père ont déjà versé la somme qu’ils devaient au fisc, plus les intérêts de retard, soit quelque 5 millions d’euros. Ils risquent une peine de prison de 22 mois et une amende équivalente au montant de la fraude. Cependant, s’ils étaient condamnés, ils ne devraient pas être incarcérés car en Espagne, les peines inférieures à deux ans ne sont en général pas exécutées en l’absence d’antécédents judiciaires.
Le procès doit se poursuivre vendredi matin en son absence, pour une dernière journée d’audience.
Avec AFP
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