Mère Teresa sera élevée au rang de sainte dimanche 4 septembre par le pape François au Vatican, suite aux déclarations de l’Eglise affirmant que la religieuse avait réalisé deux miracles de guérison dans sa vie. Cette dernière a passé plus de la moitié de son existence à Calcutta en Inde, où elle a fondé en 1950 l’ordre des Missionnaires de la Charité pour s’occuper des pauvres et personnes mourantes de la ville.
En Inde, Mère Teresa est adulée par une majorité des Indiens, qui la considèrent depuis longtemps comme une sainte, quasiment à l’instar du Mahatma Gandhi. Comme ce dernier, la religieuse a brisé les barrières de castes et de statut social pour aider les plus pauvres et mourants. Dans ce pays à forte spiritualité, cette liberté a frappé l’esprit des gens.
Mère Teresa s’est d’abord occupée des lépreux de Calcutta, des personnes âgées et des handicapés délaissés en ouvrant plusieurs hospices et hôpitaux.
Les autorités indiennes lui ont décerné deux importantes distinctions dans les années 60, soit une quinzaine d’années avant qu’elle ne reçoive le prix Nobel de la paix.
De leur côté, les hindouistes ont toujours critiqué cette religieuse et affirmé que son action humanitaire n’était qu’une couverture pour convertir les pauvres au catholicisme.
Mais la semaine dernière, le Premier ministre, pourtant lui-même issu des rangs de la droite hindouiste, a aplani ce différend et affirmé que l’Inde était « fière de Mère Teresa ». Aujourd’hui, les Missionnaires de la Charité œuvrent dans plus de 130 pays.
L’action de Mère Teresa controversée
La manière dont Mère Teresa avait l’habitude de traiter les patients a suscité la polémique. Elle le faisait en effet avec une immense compassion et dévotion, car elle voyait dans leurs souffrances la réplique de celles du Christ sur la Croix.
Pour Mère Teresa, son sacrifice était ainsi une manière d’atteindre le paradis. Ce qui est aujourd’hui réussi grâce à cette canonisation. Mais ce procédé n’impliquait donc pas forcément d’apaiser les souffrances de ces malades…
Du reste, ces religieuses font un vœu de pauvreté qui se reflète dans leurs actions selon plusieurs témoignages de volontaires qui ont travaillé pour elles. « On utilisait des médicaments périmés, des aiguilles étaient réutilisées après avoir été rincées à l’eau froide », affirme l’un d’entre eux, qui était à Calcutta en 2008.
Des millions de dollars de dons
Pourtant, ce ne sont pas les fonds qui manquent. Grâce à l’aura de Mère Teresa, les Missionnaires de la Charité sont extrêmement riches.
Elles reçoivent des millions de dollars de dons chaque année, mais personne ne sait comment cet argent est utilisé. « Seul Dieu le sait », a affirmé la religieuse qui a succédé à Mère Teresa à Calcutta.
Selon d’anciennes bénévoles, c’est le Vatican qui a le contrôle sur cette immense manne financière et décide de combien doit être redistribué sur le terrain.
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