Laurent Correau, journaliste de Radio France Internationale (RFI) a été expulsé, de la capitale tchadienne.
Laurent Correau ne réalisera pas son reportage sur le procès Hissène Habré au Tchad. Le journaliste a été expulsé de la capitale tchadienne dès son arrivée dans son hôtel. Selon des témoignages concordants, deux agents de la police sont venus à l’hôtel où se trouvait le journaliste et lui ont demandé de les suivre. Ce dernier a été ensuite conduit directement à l’aéroport de N’Djamena puis astreint à monter dans l’avion à destination de Paris. C’est la troisième fois consécutive que le Tchad expulse coup sur coup des journalistes de RFI. Déjà en 2006, Stéphanie Braquehais, correspondante à N’Djamena, a été expulsée du pays puis Sonia Rolley, en 2008.Les autorités tchadiennes soupçonnent régulièrement Radio France Internationale de véhiculer d’informations qui leur sont hostiles. L’opposition tchadienne, quant à elle, a toujours suspecté RFI d’être conciliante dans son traitement d’informations sur le Tchad. Pour l’heure, le motif de l’expulsion reste inconnu. La direction de RFI quant à elle, dit être indignée et proteste contre l’expulsion de son Envoyé spécial. Bien que les raisons de cette expulsion ne soient pas encore rendues publiques, la délicatesse du procès d’Hissène Habré est évoquée comme une possible raison.
En effet Le 20 juillet prochain, le procès d’Hissène Habré inculpé de crimes contre l’humanité et tortures commis au cours de ses huit ans au pouvoir s’ouvrira au palais de justice Lat Dior de Dakar. Ce sera la première fois qu’un ancien président africain sera jugé en Afrique dans un pays qui n’est pas le sien au nom de la compétence universelle. L’accusation présentera son dossier au terme de quatre Commissions rogatoires au Tchad, de l’audition d’environ 2 500 témoins et victimes. De son côté, l’ancien président tchadien ne reconnait pas les Chambres africaines extraordinaires. Il a toujours gardé le silence pendant les auditions et l’on ne sait pas s’il parlera lors de son procès. N’Ndjamena quand à lui entend ouvrir un volet économique dans l’affaire. « Dans l’état actuel des choses, la République du Tchad est la victime parfaite des agissements de Hissène Habré » puisque « dans sa fuite (…), il n’a pas oublié d’emporter de l’argent de vider les caisses de l’Etat, a affirmé le ministre tchadien de la Justice, Béchir Madet lors de l’annonce de la date du procès de l’ex président tchadien.
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