Il a consacré six décennies de ses 86 années d’existence à nous égayer, nous divertir, nous mettre du baume sur le cœur ; bref, toute sa vie durant, l’immense Manu Dibango nous a installés dans le ravissement. Son doigté de saxophoniste hors norme, sa voix unique et inique, la magie de son talent nous ont donné à apprécier combien il était utile à l’humanité tout entière. Il était si légendaire et si emblématique que les mélomanes disséminés aux quatre coins du monde avaientt fini par le prendre pour un immortel. Tant sa seule disparition fait de la planète aujourd’hui un espace dépeuplé. La grande faucheuse vient de nous arracher notre émérite saxophone qu’elle emporte dans l’au-delà. Certainement parce que même les anges du ciel n’attendaient que son chant du cygne.
Il s’appelait Manu Dibango. Que dis-je ? Il s’appelle Manu Dibango. Un artiste entré dans l’éternité, dans la légende et dont la trajectoire et les grandes œuvres sont inscrites dans le marbre. Le Corona virus, un si<<petit>> virus, vient de nous faire perdre le très grand Manu Dibango. Qui pourrait oser dire que cette fierté du Cameroun était un colosse aux pieds d’argile. Personne !!! Même pas cet imprévisible Corona virus, si vilain et extraordinairement lâche. Et comme partout la mort mord, cette mort vient de mordre, à travers le covid 19, quelqu’un qui avait encore plein de mélodies enchanteresses à nous offrir. De quoi donner raison à Pierre Corneille pour qui<< chaque instant de la vie est un pas vers la mort>>, dût-on s’appeler Manu Dibango, mastodonte du saxophone.
Le monstre de l’Afro-Jazz que demeure Manu Dibango fait donc fondre le monde d’émotion et de compassion. Les messages de condoléances fusent de part et d’autre ; preuve, s’il en était encore besoin, que Manu Dibango était plus qu’un citoyen de l’univers. Il est né, a vécu et a marqué son passage sur terre d’une pierre blanche. Il meurt comme il a vécu. Dans la grandeur et la dignité. Il a honoré le Cameroun et, partant, toute l’Afrique. Le fils du Nkam a combattu le bon combat, a achevé sa course et le monde lui décerne déjà, en si peu de temps, une pluie de couronnes. Sur l’épitaphe qui va être inscrite sur la tombe de cet indomptable de la musique, DIAF TV et DIAF RADIO proposent d’écrire<< Même de là où je serai désormais couché, je vous bercerai de mes mélodies qui feront à jamais battre vos cœurs et dont vous vous délecterez en chœur. Je vous invite à éviter la cacophonie. Seules de parfaites symphonies feront avancer l’humanité vers un mieux-être>>.
Tel est le sens du combat que Manu Dibango a toujours livré et la symbolique des valeurs dont il a de tout temps été porteur. Par sa simplicité qui tranchait curieusement d’avec son génie, l’immortel Manu Dibango jette une bouteille à la mer et nous invite à cultiver l’AMOUR, un don de soi à autrui dans l’oubli de soi-même. MANU DIBANGO avait fait don de sa personne aux mélomanes, quels qu’ils fussent. Un tel héritage est lourd à porter. Merci MANU!!!!
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