A Madagascar, deux Français âgés respectivement de 25 et 23 ans ont été retrouvés morts sur l’île de Sainte-Marie, avec des blessures à la tête. Le jeune garçon et la jeune fille étaient des écovolontaires pour l’association de protection des mammifères marins Cétamada.
« Nous avons appris avec émotion le crime odieux qui a coûté la vie à deux ressortissants français », a écrit dimanche soir le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Selon le communiqué les autorités françaises sont en contact avec les familles des victimes et une enquête est en cours à Madagascar. Des gendarmes français sont attendus ce lundi en renfort pour assister leurs collègues de la police nationale et de la section criminelle de la gendarmerie malgaches, rapporte notre correspondante. Le consul de France est également attendu. Il n’a été procédé à aucune arrestation.
Les deux corps « portaient des traces de blessures à la tête », a déclaré pour sa part le maire de l’île de Sainte-Marie, Bessaou Ismak Ado Crophe, qui s’est rendu sur les lieux. Selon la gendarmerie alertée tôt dimanche matin, les corps ont été retrouvés à 150 mètres d’une boîte de nuit où les bénévoles auraient passé la soirée. Selon les premières constatations, les deux corps étaient l’un sur l’autre, les têtes déformées par les coups et celui de la jeune femme était à moitié dénudé. Le médecin légiste n’a constaté aucune autre trace. Les corps avaient été déplacés et la scène du crime maquillée selon le préfet.
D’après Bessaou Ismak Ado Crophe, les deux bénévoles ont été aperçus pour la dernière fois à 2h30 du matin, lorsqu’ils ont quitté la boîte de nuit. Leurs corps devraient être rapatriés ce lundi sur Grande Terre.
Cétamada, une association reconnue
Les deux Français étaient des écovolontaires, des bénévoles qui travaillaient depuis quelques mois pour l’association malgache Cétamada. Elle œuvre pour la protection de l’environnement et des mammifères marins. Les écovolontaires, au nombre de 26, travaillent pour l’association pendant toute la saison de reproduction des baleines qui s’achève à la fin du mois de septembre.
Jean-Jacques Ravello, le vice-président de Cétamada, dénonce un « acte barbare », probablement survenu après une soirée trop arrosée. Le groupe de jeunes, composé d’une vingtaine de Malgaches et Français « toute la semaine font des sorties en mer pour observer les baleines, faire des repérages scientifiques, etc. Et puis c’est vrai que c’est le samedi, il y a une petite boîte de nuit, ils vont boire un coup, ils passent une soirée, ils dansent un peu, comme ça se passe à travers le monde. Boîte de nuit, un peu trop d’alcool, bousculade et puis ça dégénère et puis, et puis, il y a cet accident. A 6h30 les deux cadavres ont été retrouvés sur la plage.»
Un hommage rendu aux deux victimes aujourd’hui
Le vice-président de l’association Cétamada insiste sur le caractère exceptionnel de l’évènement sur cette île paisible. « Je vis à Sainte-Marie depuis plus de trente ans, cette petite boîte de nuit a très bonne réputation. C’est la première fois qu’il y a un acte aussi dramatique, aussi barbare. Il n’y a pas de connotations raciste ou sexuelle. C’est une chose complètement exceptionnelle qui s’est passé et ça c’est important de le dire. »
La saison a été abrégée en raison du drame par les responsables de Cétamada et les jeunes volontaires doivent décider ce lundi s’ils restent sur l’île ou la quittent. Un hommage à leurs deux camarades est aussi organisé par l’association.
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