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L’onde de choc du Brexit atteint les places financières africaines

Les incertitudes engendrées sur les places boursières africaines par le vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) sont particulièrement marquées à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Si elles sont d’une ampleur moindre que le séisme qui a ébranlé les grandes places de New York à Francfort et Hong Kong (la capitalisation boursière mondiale a fondu de -2 146 milliards de dollars le lendemain du référendum britannique du 23 juin), les secousses ressenties sur les Bourses africaines depuis leBrexit n’en sont pas moins importantes.

La place boursière africaine la plus touchée est le Johannesburg Stock Exchange (JSE), de loin la plus grosse du continent avec une capitalisation proche de 1 000 milliards de dollars.

Au total, 13 des 15 plus importantes baisses de capitalisation enregistrées sur le continent depuis vendredi concernent des entreprises cotées sur la place boursière sud-africaine, selon les données compilées par le site spécialisé African-markets.com.

Des liens financiers étroits

Une situation peu surprenante, si l’on tient compte des « liens financiers étroits entre l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni et du fait que de nombreuses grandes entreprises sud-africaines ont une double cotation sur les Bourses de Londres et de Johannesburg« , souligne une étude du cabinet de conseil britannique EXX Africa, parue ce mardi 28 juin.

Toutefois, avertit Romuald Yonga, fondateur et directeur général d’African-markets.com, « hormis le Brexit, nous sommes toujours en pleine période de publication des résultats financiers (annuels et semestriels) par les sociétés cotées sur le JSE, cela a évidemment un grand impact direct sur la valeur de leurs actions ».

En faveur d’une influence du Brexit plaide le fait que les entreprises dont les capitalisations à Jo’burg sont le plus en recul réalisent une part importante de leurs activités sur les marchés européens et, parfois, y comptent leurs maisons mères.

Ainsi, le spécialiste sud-africain de la distribution Steinhoff International (qui détient la chaîne française Conforama), coté à Londres et à Johannesburg, a vu sa capitalisation chuter de -1,876 milliard de dollars depuis le référendum britannique, selon les données d’African-markets.com.

Le conglomérat sud-africain Naspers (médias, TIC), qui a pourtant annoncé vendredi dernier un bénéfice en hausse de +18 %, a vu sa capitalisation baisser de -1,81 milliard de dollars.

Deux groupes miniers, le suisse Glencore et le britannique Anglo American, ont vu leurs titres nettement reculer à Johannesburg, reflet des craintes qu’une nouvelle récession économique mondiale engendrée par le Brexit annihile les chances de relance d’une industrie déjà à la peine.

Le secteur financier a été particulièrement affecté par les incertitudes autour du futur de la Place de Londres. Un tiers des vingt premiers titres dont les capitalisations ont le plus lourdement reculé sur le continent depuis vendredi sont actives dans la finance, notamment les banques FirstRand, Standard Bank Group, Barclays Africa Group, et les assureurs Old Mutual et Sanlam.

Cotées à Johannesburg, des entreprises spécialisées dans le luxe telles que Compagnie financière Richemont (Cartier, Jaeger-LeCoultre, Lancel), basé en Suisse mais historiquement présent en Afrique du Sud, et le britannique Capital & Counties Properties plc, spécialisé dans l’immobilier, ont également été affectées.

Situations dans les autres places africaines

Hors de la place de Johannesburg, les capitalisations les plus en recul sont celles du nigérian Dangote Cement (-490 millions de dollars), du groupe bancaire marocain BCP à Casablanca (-133 millions de dollars), Guaranty Trust Bank à Lagos (-120 millions de dollars) et de l’opérateur téléphonique kényan Safaricom, très présent dans les services financiers, qui a vu sa capitalisation reculer de -118,7 millions de dollars depuis vendredi.

Si plusieurs sociétés cotées en Afrique du Nord (Maroc Télécom, l’égyptien Edita Food et le tunisien SFBT) ont vu leur capitalisation baisser nettement depuis jeudi, Romuald Yonga estime que le Brexit « a ou aura peu d’impact sur ces marchés, les investisseurs anglais n’étant pas très présents sur ceux-ci et les échanges commerciaux sont relativement bas comparés à d’autres pays européens ».

« D’autre part, ajoute l’analyste, il faut savoir qu’on observe toujours une baisse d’activité pendant la période du ramadan”.

À la Bourse régionale des valeurs mobilières, basée à Abidjan, les reculs les plus marqués depuis vendredi concernent des filiales de groupes français : la SGBCI (Société générale) et Total Côte d’Ivoire.

Joël Té-Léssia

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