L’État français aurait « omis » certains détails sur les résultats des tests des systèmes de dépollution de Renault dans le rapport de la commission Royal, affirme le Financial Times dans son édition du 23 août. Le gouvernement dément.
Le rapport de la commission Royal sur les systèmes de dépollution des constructeurs automobile, publié fin juillet, n’aurait pas été tout à fait honnête. L’État aurait « omis » certains détails des tests sur des modèles Renault afin de masquer des résultats troublants, affirme le quotidien britannique Financial Times, mardi 23 août.
S’appuyant sur le témoignage anonyme de trois membres de la commission Royal, le célèbre journal financier affirme que le rapport final a passé sous silence que la « trappe » à oxyde d’azote (NOx), l’un des principaux polluants, de la Renault Captur était plus efficace lors des tests en laboratoire qu’en condition de conduite sur route. « Le rapport a été écrit par l’Etat, qui a choisi ce qui devait rester confidentiel », assure au Financial Times Charlotte Lepitre, de l’association France Nature Environnement, qui a participé aux travaux de la commission regroupant des représentants d’associations écologistes, de consommateurs et d’automobilistes.
Démenti du gouvernement
Cette omission suggère qu’il pourrait y avoir anguille sous roche chez Renault. Les écarts d’émissions de gaz polluants entre les tests en laboratoire et sur circuit pourraient résulter de l’utilisation d’un logiciel destiné à truquer les résultats, suggère le Financial Times. C’est la découverte aux États-Unis d’un tel système sur des modèles de Volkswagen qui a déclenché le scandale ayant mis à mal le géant allemand de l’automobile.
Le ministère de l’Environnement a assuré qu’il n’avait rien « omis » dans le rapport et soumis la version finale aux membres de la commission avant publication. Les conclusions, d’ailleurs, n’exonèrent pas Renault et certains autres constructeurs, comme Fiat et Volkswagen. Le texte stipule ainsi que « la commission n’a pas mis en évidence l’utilisation de dispositifs d’invalidation illégaux mais ne peut en écarter l’hypothèse ». Une enquête supplémentaire visant notamment la marque au losange a ainsi été confiée à la répression des fraudes (DGCCRF).
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