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samedi, mai 4, 2024
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Les vieux véhicules font la loi à Douala

Ils circulent à vive allure. Avec dans leur sillage des colonnes opaques de fumée. Et parfois des accidentés. Ce sont des véhicules bannis de la circulation en Europe et en Asie mais utilisés comme taxis ou véhicules à usage personnel au Cameroun. Douala est leur fief. Etat des lieux d’un système de transport controversé. Le visiteur qui débarque dans les grandes villes camerounaises est tout de suite happé par un phénomène s

ingulier : la prolifération de vieux véhicules. Dans la capitale économique du Cameroun, ils sont de plus en plus nombreux ces véhicules dépassant parfois leurs conducteurs en âge. Quand ce ne sont pas les routes qui sont à l’image de la ville elle-même, ce sont les véhicules occupés par les usagers qui en sont la marque caractéristique.

Vous n’avez pas besoin d’avoir un œil d’observateur averti pour remarquer ces cercueils roulants. Le parc automobile réservé au transport urbain en Cameroun grouille de ces véhicules pourris, usés jusqu’aux pneus, mais toujours autorisés à circuler par on ne sait qui. Ce qui est surprenant, ce sont les usagers camerounais qui, à leur risque et péril empruntent ces voitures, faute de mieux, disent-ils.

Mais ce n’est pas tant le nombre de ces véhicules qui impressionne. Ce n’est pas non plus la nuée des carcasses de véhicules abandonnés quelquefois en bordure des routes qui gène dit on là bas. A Douala, la capitale économique, la situation est plus dramatique. La quasi-totalité des véhicules réservés au transport en commun ne rassurent pas du tout les usagers de la route qui sont pourtant obligés de s’y engouffrer tous les jours souvent après d’intenses luttes.

Ce qui frappe, c’est le gaz toxique que crachent ces véhicules. C’est que, pour la plupart de seconde troisième ou quatrième main et donc vieux, sont mal entretenus : leurs conducteurs, plus intéressés par les recettes que par l’état de leur véhicule, en viennent à oublier les nécessaires réglages. En conséquence de quoi leurs véhicules produisent une redoutable fumée dont l’échappement est responsable de multiples maux : Irritation des yeux, toux, sensation d’étouffement, asthme…

Des études récentes effectuées par les ONG locales montrent un accroissement des cas d’accident de circulation et de pneumonie dans cette métropole. Selon certains spécialistes, ces véhicules sont tous bannis de la circulation en Europe et le benzène contenu dans l’essence aurait des effets cancérigènes. Malheureusement, les ravages ne s’arrêtent pas là. En réalité, certains véhicules sont de véritables carcasses mortifères.

Il ne se passe pas de jour sans qu’ils ne provoquent des accidents ou dans certains cas, ne conduisent des passagers malchanceux de vie à trépas. C’est ici que nous avons vu des mini bus dits clandos à la carrosserie tenant plus par des câbles électriques ou des fils de fer et dont l’échappement crache une fumée noire..

Les motos taxi polluant eux aussi l’air klaxonnent de partout, sauf pour les oreilles des policiers à l’abri et qui continuent aisément leur causerie. Devant une telle situation, quelles solutions faudrait-il adopter ?

Pendant les heures creuses, Certains usagers de la route, surtout les plus ingénieux portent des masques, sortes de morceaux d’étoffe qui leur recouvrent le nez et la bouche. Il nous semble que pour réduire la pollution par le gaz d’échappement dans les villes camerounaise, des mesures courageuses doivent être prises : Surtaxer les véhicules les plus âgés de seconde main importés afin de privilégier l’entrée sur le territoire des véhicules les moins âgés. Jusqu’ici c’est plutôt le contraire qui est en pratique dans ce pays de l’Afrique centrale.

Il serait aussi nécessaire de faire assurer ceux qui sont en circulation et leur faire subir une visite technique en bonne et due forme, conditions sans lesquelles aucune autorisation de circuler ne devrait être délivrée … Le Cameroun refuse de revoir l’âge maximum des véhicules importés sur son territoire. Interpellé à plusieurs reprises, il ya de cela quelques semaines par nos soins, le ministre en charge du Transport camerounais n’a pas osé nous répondre. Une manière de dire que le Cameroun sera et continuera d’être la poubelle des vieilles voitures bricolées et rafistolées

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