Analyse. Tous les négociateurs qui prétendent faire la paix dans ce pays d’Afrique orientale en voie de désagrégation sont impliqués dans le conflit à des degrés divers. Un facteur qui rend tout règlement au Soudan du sud problématique.
Dans le fracas des violences, des massacres et de la dislocation du Soudan du Sud, un appel à la paix revient à tirer un coup de carabine à plomb en l’air. Aussi, lorsque le président sud-soudanais, Salva Kiir, a annoncé, le 22 mai, un cessez-le-feu – unilatéral, de surcroît –, assorti de la promesse d’un dialogue national pour tenter de mettre fin au conflit qui déchire depuis trois ans et demi son pays âgé seulement de six petites années, que s’est-il passé ? Rien.
D’autres initiatives de paix régionale sont à peu près promises au même sort. Yoweri Museveni, le président ougandais, mène son propre processus, tandis que le Kenya tente de réunir les différentes factions issues du parti au pouvoir, le SPLM (Mouvement de libération du peuple du Soudan), lesquelles ont déjà fait savoir qu’elles n’avaient pas l’intention de participer à l’opération.
Tous ces négociateurs prétendent faire la paix, tout en étant impliqués dans le conflit, à des degrés divers. C’est l’un des facteurs qui rendent tout règlement au Soudan du Sud problématique. La région a failli, le continent n’a pas fait mieux. La présidente sortante de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, qui avait déclaré en 2016 que ce conflit était « inacceptable », a eu d’autres priorités, notamment son propre destin politique en Afrique du Sud.
Son successeur, le Tchadien Moussa Faki, s’est rendu à Juba, où il a imploré que les soldats cessent d’assassiner les travailleurs humanitaires. Mais il ne fera pas la paix tout seul au Soudan du Sud. L’UA est à la merci des pays qui la composent.
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