L’armée nigériane a annoncé dimanche avoir arrêté vendredi Khalid al-Barnawi, le chef du groupe jihadiste Ansaru, dissident de Boko Haram et lié à Aqmi. Ce groupe est à l’origine de l’enlèvement de l’ex-otage français Francis Collomb en 2012.
Khalid al-Barnawi, chef du groupe islamiste nigérian Ansaru, dissident de Boko Haram et lié à Al-Qaïda au Maghreb islamiste (Aqmi), a été arrêté vendredi 1er avril dans le centre du Nigeria, a annoncé l’armée nigériane dimanche 3 avril.
« Les agents de sécurité ont effectué vendredi une avancée dans la lutte contre le terrorisme en arrêtant Khalid al-Barnawi, le chef du groupe terroriste Ansaru à Lokoja », capitale de l’État de Kogi [centre du Nigeria], a déclaré dimanche le porte-parole de l’armée nigériane Rabe Abubakar.
Al-Barnawi, 47 ans, de son vrai nom Usman Umar Abubakar, « était en haut de la liste des terroristes que nous recherchons », a précisé le porte-parole militaire. Il est aussi l’un des « terroristes » les plus recherchés par les États-Unis. « C’est un maillon fort qui faisait le lien entre les groupes islamistes nigérians et ceux d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient » explique Moïse Gomis, le correspondant de France 24 à Lagos, à propos de Khalid al-Barnawi .
Spécialisé dans l’enlèvement d’Européens
Ansaru est une branche de Boko Haram qui a fait dissidence en 2012, en raison de différends idéologiques et d’une rivalité entre Shekau et al-Barnawi, alors un de ses lieutenants. Al-Barnawi s’est entraîné en Afghanistan et en Algérie. Il a pris la tête d’Ansaru après la mort de son fondateur, Abubakar Adam Kambar, lors d’un raid militaire en mars 2012 sur sa cachette de Kano (Nord).
Le groupe est composé majoritairement d’anciens membres de Boko Haram, formés en Occident et entraînés dans les camps d’Aqmi du désert algérien, qui se sont désolidarisés de Boko Haram. Aux attaques aveugles, ils préfèrent les meurtres médiatiques et les assauts ciblés sur les intérêts occidentaux. Ansaru n’est notamment illustré par de nombreux enlèvements d’Européens.
L’enlèvement le 19 décembre 2012 de l’ingénieur français Francis Collomb, à Rimi, dans l’État de Katsina, frontalier du Niger, avait aussi été revendiqué par ce groupe islamiste. Le Français avait réussi à s’échapper, seul, en novembre 2013.
Un des terroristes internationaux les plus recherchés
En 2012, le Département d’État américain avait inscrit Shekau et al-Barnawi sur sa liste des terroristes internationaux les plus recherchés. « Shekau est le dirigeant le plus visible du groupe Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati Wal-Jihad, communément appelé Boko Haram, basé au Nigeria. Khalid al-Barnawi et Abubakar Adam Kambar ont des liens avec Boko Haram et des rapports étroits avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), une organisation classée terroriste », écrivaient alors les autorités américaines dans un communiqué.
« Cette arrestation est un grand succès et aura un effet important sur les opérations antiterroristes au Nigeria et ailleurs », a assuré un officier nigérian sous couvert d’anonymat. Car al-Barnawi est « un terroriste transnational connu », qui serait même selon lui « la colonne vertébrale de tous les groupes affiliés à al-Qaïda en Afrique de l’Ouest. »
Depuis 2009, le nord-est du Nigeria est la cible régulière d’attaques meurtrières commises par des combattants islamistes. L’insurrection du principal groupe armé, Boko Haram – qui a prêté allégeance à l’EI – aurait à elle seule fait déjà plus de 20 000 morts.
Comments
0 comments