Selon une étude, la population de grands requins blancs du Cap a dangereusement diminué en quelques années.
C’est une étude menée par des scientifiques italiens et sud-africains, et reprise par l’AFP, qui tire l’alarme: il ne resterait dans les eaux d’Afrique du Sud que quelques centaines de grands requins blancs. «Si la situation n’évolue pas, les grands requins blancs d’Afrique du Sud se dirigent vers une possible extinction», prévient Sara Andreotti, l’auteure de l’étude et chercheuse à l’université de Stellenbosch. En cause, le braconnage, mais aussi les filets dans lesquels s’accrochent les requins, ainsi que la pollution.
Entre 2009 et 2011, les scientifiques ont repéré, grâce à leurs ailerons, les«empreintes digitales» de seulement 353 et 522 grands requins blancs dans la zone du Cap. Ils en espéraient deux fois plus. «Ils ne sont peut-être même pas assez nombreux pour assurer leur survie», craint Sara Andreotti. Le grand requin blanc est une espèce présente dans la plupart des mers du globe, mais il s’est déjà raréfié à plusieurs endroits, notamment en Méditerranée, à cause de la pollution liée aux échanges entre l’Europe et le Maghreb.
En Afrique du Sud, le grand requin blanc a longtemps posé problème aux autorités. Difficile de protéger à la fois les touristes et les surfeurs des attaques, et l’espèce en elle-même des perturbations de son environnement. Plusieurs solutions avaient été évoquées, des guetteurs chargés d’avertir les touristes aux filets anti-requin, comme nous l’expliquions il y a quelques années. Pointés du doigt, les filets ne représenteraient toutefois pas la plus grande menace. «Même s’il n’y a pas de chiffres officiels, il est probable qu’il s’agisse bien plus souvent de requins tués accidentellement ou délibérément par des hommes», explique Matt Dicken, directeur des parcs du Natal, au journal Times Live.
L’Afrique du Sud a interdit la pêche du grand requin blanc, emblème national, et surtout attrait touristique incontournable. Les visiteurs sont souvent invités à descendre en plongée dans une cage pour observer les requins de très près. Mais dans l’imaginaire collectif, l’animal est considéré comme un «mangeur d’homme». La pêche abusive est donc courante, afin de récupérer les dents ou la viande du requin, notamment les ailerons, très appréciés dans la cuisine chinoise.
Les scientifiques estiment à 330 la population actuelle de grands requins blancs capables de se reproduire en Afrique du Sud. «La perte d’un tel prédateur déclencherait une cascade d’effets négatifs sur la stabilité écologique de l’environnement marin», prévient Sara Andreotti. Le grand requin blanc n’est d’ailleurs pas la seule espèce en danger dans les mers d’Afrique du Sud, puisque la plupart des espèces cartilagineuses (raies, chimères…) sont menacées.
Dans le reste du monde, la population de requins blancs est heureusement encore très nombreuse, que ce soit près des côtes de l’Amérique du Nord (Canada, États-Unis) ou encore de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
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