Un petit bout du Grand-Nord niché dans ce plat de sauce-foléré accompagnée de couscous de riz. Le voyage opéré par les papilles de Philomène est épique. Que du bonheur à chaque bouchée. Sous cette tente dressée près du secteur réservé à la gastronomie au village de l’unité et de l’intégration nationale, plusieurs consommateurs sont à la phase dégustation. Occasion pour certains de goûter pour la première fois à des mets dont ils ignoraient l’existence avant de prendre ce couloir de l’esplanade du musée national à Yaoundé. « Ces derniers temps, on parle beaucoup de multiculturalisme. La nourriture est, selon moi, le premier pont vers d’autres cultures de notre pays », suppose Philomène, une jeune fonctionnaire. Les stands de cet espace dédié à la gastronomie au village de l’Unité sont la preuve palpable de cette idée de vivre-ensemble ou plutôt de « manger-ensemble ».
Dans le comptoir réservé aux trois régions du Grand-Nord (Extrême-Nord, Nord et Adamaoua), Louise Oumarou s’active, bien aidée par de petites mains très travailleuses. Le service est rapide et efficace. La particularité de cette femme ? « Je suis originaire du Centre, mais mon mari est de la région de l’Extrême-Nord », explique Louise Oumarou. Elle a déjà bien épousé la culture culinaire de cette partie du pays. Ici au village, elle propose de la bouillie aux beignets de riz pour le petit-déjeuner. A midi, nombre de visiteurs optent pour la sauce de foléré, de nkele nkele ou de gombo, avec du couscous sous toutes ses formes : riz, mil rouge ou mil jaune et même maïs.
Ce métissage culinaire s’opère également dans le stand de la région du Littoral, géré par Mme Ndzana Etaba. « Je suis une côtière qui a épousé un éton », dit-elle fièrement. Pour elle, rien de surprenant lorsque les mets traditionnels de la région du Littoral se retrouvent à la même table l’okok, mais alors de l’okok préparé façon sawa. « Nous avons du ndolè, mais aussi de l’esuki composé de la pulpe de noix et du poisson fumé ou frais. J’ai aussi du porc et du poulet fumés que vous pouvez manger avec du myondo ou du bâton de manioc, sans oublier l’incontournable poisson braisé », précise Mme Ndzana Etaba. A ce festival de cuisine traditionnelle, à vivre à consommation payante bien sûr, l’Est répond présent avec son menkely au ndengué, son mbol au couscous de manioc… Le Sud est là aussi, avec du nnam ngon, du medim mezom, de la sauce ndo’o, du sanga, du ndomba, etc. A vos assiettes !
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