Le Burundi a officiellement réagi mardi soir à l’adoption, la semaine dernière, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une résolution autorisant le déploiement progressif de 228 policiers de l’ONU sur son territoire. Ces derniers auraient eu pour mandat de tenter de ramener le calme et de faire respecter les droits de l’homme dans le pays. Mais, sans surprise, le refus de Bujumbura est catégorique.
Le Burundi, qui s’étonne du fait que la résolution ait été adoptée dans la « précipitation » et sans son accord, refuse en bloc et en détail d’accueillir dans ces conditions les policiers de l’ONU.
Dans un texte en 18 points publié mardi soir, le gouvernement argumente. Puisqu’on s’est passé de son consentement, les règles de l’ONU n’ont pas été respectées. Côté sécurité, ses forces armées « maîtrisent parfaitement la situation ». « Le déploiement d’une force étrangère, affirme donc le texte, ne vise qu’à préparer la base arrière des éléments terroristes actuellement mis en déroute ».
France et Rwanda, adversaires du moment
Le Burundi en profite pour accuser les deux pays qu’il voit comme ses adversaires du moment. D’abord, le Rwanda, d’où, dit-il, sont lancées « les entreprises déstabilisatrices de groupes terroristes ». Ensuite, la France, à l’origine de la résolution de l’ONU, se trouve renvoyée à son expérience controversée au Rwanda en 1994. « Il est hors de question, déclare le gouvernement, que le Burundi accepte de payer les frais de la réconciliation entre ces deux pays par le sacrifice de sa population ».
Avec un peu d’ironie, le Burundi suggère enfin que les policiers onusiens soient plutôt déployés au Rwanda, où, dit-il, est basée son opposition armée.
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