Dans 6 mois, la Société nationale de raffinage (Sonara) pourra raffiner dans son usine la totalité ou presque de la production nationale d’or noir, annonce des sources officielles de l’entreprise citée par l’agence de presse chinoise xinhua , »la Sonara raffine moins de 10% du brut camerounais »…’’ Ce programme phare soutenu par les pouvoirs publics devrait permettre d’aller à 3,5 millions de tonnes de capacité de raffinage annuelle et de porter le niveau de raffinage du brut local de « 70 à 100% dès octobre ou novembre », Blasius Ngome, directeur des relations publiques, de la communication et de la traduction de l’entreprise lors d’un salon du pétrole et du gaz tenu les 1er et 2 juin à Yaoundé.
En clair, le Cameroun producteur de pétrole , importe le carburant et autres dérivés pour son marché local sous prétexte de la lourdeur de son brut, c’est le groupe français Total qui devenait fournisseur du pétrole adapté à nos machines , près de 400 milles mètres cubes de gasoil et de super par an.
Historique
La SONARA, Société Nationale Des Hydrocarbures fut créée en 1973 par la France bien avant que la première goutte de pétrole ne coule au Cameroun.
Elle n’avait pas été créée pour raffiner la production camerounaise, mais du brut importé. La production allait directement à l’extérieur du pays, la SONARA devant réimporter du brut via Elf devenue Total qui dans ce jeu se sucrait doublement.
Le Cameroun est libre de ses choix économiques après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, notre destin est désormais entre nos mains.
En 2009, quelque chose d’historique va se produire à la Sonara, l’état met fin à l’assistance technique apportée jusque-là par le français Total, pour la première fois depuis sa création ce sont les ingénieurs camerounais qui assurent la maintenance des installations.
En 2010 l’entreprise lance donc le processus de modernisation de ses installations, elle doit pouvoir raffiner du lourd. Un vaste programme de modernisation pour un investissement global d’environ 400 milliards de francs Cfa.
Rappelons qu’en 2014, trois nouveaux champs pétroliers ont été découverts : Padouk, inter Inoua-Barombi et Barombi. La même année un communiqué de la Société nationale des hydrocarbures (Snh) révèlera la découverte, pour la première fois, d’un gisement d’hydrocarbures dans la partie septentrionale du Cameroun, gisement situe dans les encablures de la ville de Kousseri, près de la frontière avec le Tchad. Toutes ces découvertes viendront booster la capacité de production du brut camerounais, d’où l’urgence en besoins d’infrastructures de raffinage pour le marché camerounais et sous régional en butane, super, Jet A1, pétrole lampant, gazole, distillat et fuel oil.
La même année, la société russe Rusgazengineering Group, basée à Moscou, sera retenue par le gouvernement camerounais comme entreprise pré-qualifiée, pour le financement et la réalisation d’une deuxième raffinerie.
A travers le pipeline devant relier les différentes villes du Cameroun, l’Etat positionne ses infrastructures pour le marché national, un contrat a en effet été signe avec l’entreprise 3LP d’une valeur de 218 milliards de FCFA ce qui devra à terme réduire de 20 % le prix du carburant.
Albin Njilo
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