8.2 C
New York
samedi, avril 27, 2024
Home Sports Issa Hayatou-Fifagate: que je sois là depuis un moment, ne fait pas...

Issa Hayatou-Fifagate: que je sois là depuis un moment, ne fait pas de moi de facto un corrompu

Jeudi 3 décembre, à 6 heures précises, la police suisse a investi l’hôtel Baur au lac, à Zurich. Sur ordre de la justice américaine, elle y a arrêté deux dignitaires de la Fédération internationale de football (FIFA), suspectés « d’avoir accepté des pots-de-vin. »

Selon l’Office fédéral de la justice (OFJ) helvétique, « ces cadres haut placés auraient été payés en échange de la vente de droits de marketing en lien avec la diffusion de tournois en Amérique latine et de qualifications pour la Coupe du monde ».

D’après le New York Times, prévenu de l’intervention de la police zurichoise, seize dignitaires de la FIFA pourraient être inculpés, dont Ricardo Teixeira, ancien président de la Confédération brésilienne de football (CBF), ainsi que Marco Polo del Nero, actuel patron de l’instance. D’emblée, le quotidien américain a révélé l’identité des deux dignitaires interpellés. Il s’agit du Hondurien Alfredo Hawit, vice-président de la FIFA et patron de la Confédération d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf), et du Paraguayen Juan Angel Napout, dirigeant de la Confédération d’Amérique du Sud (Conmebol) et lui aussi vice-président de la Fédération internationale.

Les deux confédérations américaines décapitées

Ce nouveau coup de filet rappelle celui réalisé au même endroit, le 27 mai, à quarante-huit heures du congrès de l’instance mondiale. Ce jour-là, sept pontes de la FIFA, dont le patron de la Concacaf, Jeffrey Webb, prédécesseur d’Alfredo Hawit, et l’Uruguayen Eugenio Figueredo, vice-président de la Fédération internationale, avaient été arrêtés. Au total, quatorze personnes, dont neuf dignitaires de la FIFA, avaient été inculpées par la justice américaine pour des « faits de racket, escroquerie et blanchiment d’argent ».

Depuis 1991, 150 millions de dollars de dessous-de-table auraient été versés aux dirigeants incriminés en « échange de droits médias et de marketing lors de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud ». En mai, la ministre de la justice américaine, Loretta Lynch, déclarait que cette enquête visait à démanteler « un système vieux de vingt-quatre ans destiné à s’enrichir grâce à la corruption dans le football international ».

Mme Lynch doit s’exprimer jeudi en fin d’après-midi lors d’une conférence de presse à Washington. De son côté, l’OFJ a fait savoir qu’Alfredo Hawit et Juan Angel Napout, entendus par la police zurichoise, refusaient d’être extradés vers les Etats-Unis.

Un programme de réformes approuvé

Cette double arrestation, qui décapite les deux confédérations américaines, a eu lieu trois heures avant le début de la seconde réunion du comité exécutif de la FIFA.

Sous tension, le gouvernement du football mondial a mis sur la table la proposition d’élargir la Coupe de monde à quarante équipes (contre trente-deux actuellement) à l’horizon 2026. Mais « il n’y a pas eu de décision prise sur un élargissement de la Coupe du monde », selon Wolfgang Niersbach, président démissionnaire de la Fédération allemande et membre du comité exécutif de la FIFA. « Les représentants asiatiques et africains du comité exécutif étaient favorables à cela. Ce point a été reporté à une prochaine réunion. »

Outre une séparation entre les fonctions politiques et les activités de gestion, ce plan de réforme prévoit la mise en place d’un « contrôle d’intégrité » des membres des commissions de la FIFA.

Cette idée figurait dans la batterie de réformes institutionnelles proposées par le Suisse François Carrard, président dudit comité des réformes de la FIFA, sur lesquelles le comité exécutif s’est penché. A l’unanimité, les membres du gouvernement de la FIFA ont approuvé ce « paquet » de réformes, qui seront soumises à l’approbation du congrès, le 26 février 2016. « C’est le début d’un nouveau processus de réformes. La FIFA traverse une crise majeure, mais cette crise représente l’unique opportunité pour amorcer ce changement et débuter une nouvelle ère », s’est enthousiasmé François Carrard.

Mandat présidentiel limité à douze ans

Le gouvernement prévoit de limiter à trois les mandats (de quatre ans) du président de la FIFA et des trente-six membres du nouveau « conseil de la FIFA », qui remplace le comité exécutif. Ce sont les associations nationales qui éliront les membres de cette nouvelle entité lors de scrutins organisés au sein des confédérations et supervisés par la FIFA. Cette limite des mandats est également valable pour les membres du comité d’audit et de conformité et pour les organes judiciaires de la Fédération internationale.

Outre une séparation entre les fonctions politiques et les activités de gestion, et la promotion de femmes dans les instances, ce plan de réforme prévoit la mise en place d’un « contrôle d’intégrité » des membres des commissions de la FIFA. Il sera effectué par un comité indépendant. L’instauration d’une limite d’âge a, elle, été écartée par François Carrard. « Elle est par définition arbitraire », a argué le patron du comité des réformes.

Le président intérimaire de la FIFA, Issa Hayatou, le 3 décembre.
Le président intérimaire de la FIFA, Issa Hayatou, le 3 décembre. ARND WIEGMANN / REUTERS

Hayatou : « Je ne suis pas corrompu »

« Les événements montrent la nécessité des réformes », a déclaré, en conférence de presse, le Camerounais Issa Hayatou, président par intérim de la FIFA depuis le 8 octobre et la suspension pour quatre-vingt-dix jours de Sepp Blatter, le titulaire de la charge. Le dirigeant de 69 ans a refusé d’évoquer l’opération menée quelques heures plus tôt par la police suisse. Après avoir somnolé durant l’exposé de François Carrard, Issa Hayatou qui a subi une transplantation rénale à la mi-novembre, s’est défendu d’être « corrompu » lors d’une séance de questions-réponses particulièrement tendue avec les médias anglo-saxons. « Ce n’est parce que je suis là depuis longtemps que je suis impliqué dans les scandales », a-t-il dit avec un sourire.

Accusé par le Parlement britannique d’avoir touché 1,5 million de dollars, en 2010, en échange de son vote en faveur du Qatar lors du scrutin d’attribution du Mondial 2022, Issa Hayatou a balayé les critiques : « Je ne serais pas ici si j’étais corrompu. Le Parlement peut-il prouver que j’ai reçu 1,5 million ? Je n’ai jamais reçu un seul dollar, un seul euro pour voter pour quelqu’un. »

Questionné sur l’absence de Juan Angel Napout et d’Alfredo Hawit lors de la réunion du comité exécutif, le Camerounais a botté en touche : « Nous étions assez dans la salle pour prendre une décision. »

Most Popular

Cameroun/Drame à Nkozoa : Une Femme Tue l’Enfant de sa Voisine pour du Bois

ce 22 avril 2024 Un fait divers tragique s'est produit au quartier Nkozoa à Yaoundé, où une femme a commis l'irréparable...

Cameroun/Assassinat de Sylvie Louisette Ngo Yebel: Son Propre Fils Serait l’Auteur du Crime

Les premiers indices dans l'affaire du meurtre de la journaliste Sylvie Louisette Ngo Yebel pointent vers une conclusion des plus troublantes car...

Cameroun/Drame : Une journaliste assassinée à Yaoundé

le corps sectionné Le troisième arrondissement de Yaoundé, plus précisément le quartier Nsam, a été le théâtre d'une...

Cameroun: accusé de harcèlement par sa cheffe de Cabinet, Judith Espérance Nkouete Messah, Mouangue Kobila la licencie.

Source: Jeune Afrique Alors que le président de la Commission des droits humains du Cameroun est accusé de harcèlement...

Recent Comments

Comments

0 comments