La déshonorante découverte est restée en travers de la gorge des autorités et leurs suites, en visite dans les stades omnisports de Yaoundé et Limbé. De quoi s’agit-il ? De Camerounais s’étant allègrement oubliés à l’air libre et différents endroits inappropriés de ces bâtisses flambant neuf. Pourtant ce ne sont pas les toilettes qui manquent en ces lieux. Un comportement déplacé qui donne des soucis supplémentaires aux autorités au moment même où le Cameroun s’apprête à accueillir de nombreux visiteurs étrangers, dans le cadre de la Can féminine de football. « C’est vraiment honteux de notre part. Même au fin fond du village le plus pauvre, l’on sait comment se tenir dans la perspective de l’arrivée d’un ou plusieurs étrangers. On sait que tout doit être propre, les toilettes en particulier, pour que le visiteur se sente à l’aise. Mais là, nous sommes en pleine ville et les gens osent se lâcher ainsi. C’est écœurant », n’a pas manqué de dénoncer une personnalité dans la suite du ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, lundi dernier à Limbé.
Selon des observateurs, Mounouna Foutsou et les différents responsables en charge de la gestion de nos cités ont plus d’une raison de s’émouvoir ainsi. En effet, le désordre, l’insalubrité, le non-respect des règles établies pour le bon fonctionnement de la cité semblent constituer la norme dans nos différentes contrées. Ainsi, très peu de personne après avoir mangé une banane, ou des arachides, bu de l’eau ou de la limonade dans une bouteille en plastique ont le reflexe de mettre les déchets dans une poubelle. Dans les marchés, les commerçants ont abandonné les étals et comptoirs prévus à l’intérieur pour occuper les trottoirs et la chaussée. Les automobilistes et piétons doivent se débrouiller comme ils peuvent pour se déplacer dans ces espaces, sans renverser ou abîmer de la marchandise. Ni les incursions intempestives des agents des mairies, ni les opérations coup de poing des commissariats locaux n’ont réussi à dissuader de manière pérenne. « En fait, la discipline dure quelques jours seulement après le passage de la Communauté urbaine ou de la police. Puis, les commerçants viennent s’installer un à un. Fatiguées de les chasser, les autorités baissent les bras à un moment donné et le désordre reprend alors de plus belle», relève le propriétaire d’une boutique dans un marché de Yaoundé.
Conséquences de tous ces dysfonctionnements, les villes du pays ont l’apparence de vastes jungles fonctionnant sans lois, ni règles. Garages qui débordent sur l’emprise publique, réceptions et fêtes familiales entraînant le barrage de la voie publique, nuisances sonores occasionnées par des discothèques, tapage nocturne orchestré par des voisins indélicats, insalubrité, habitat dans les zones impropres aux constructions … Le répertoire des Camerounais en matière de désordre urbain est bien vaste. Pourtant, des textes régissant la vie et les activités dans les villes du pays existent. Mais, ils sont régulièrement foulés au pied par une population ignorante ou de mauvaise foi.
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