La victime a été tuée alors qu’elle prenait part à une manifestation de l’opposition dans la commune de Labé
Toujours pas d’accord entre opposition et pouvoir à Conakry. A l’issue de quelques jours d’accalmie les violences ont repris. De sources concordantes, des manifestations ont eu lieu dans 4 communes sur 33 dont dispose le pays. L’on déplore, un décès dans la localité de Labé identifié comme Ousmane Bah, âgé de 28 ans et apprenti maçon. Selon les manifestants, la victime aurait été tuée à coup de matraque par les forces de l’ordre. Du côté du pouvoir, l’on estime que le jeune homme aurait trouvé la mort après avoir reçu un projectile au niveau des cervicales. L’on déplore également 14 blessés au sein des forces de l’ordre et des civils. 93 arrestations ont été également effectuées.
Une délégation du gouvernement guinéen avait rencontré dimanche 19 avril le chef de l’opposition, l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo pour essayer de négocier.
Selon un communiqué du gouvernement, la délégation, conduite par le ministre de la justice, Cheick Sako, chargé du dialogue avec l’opposition, a « effectué ce dimanche une visite de relance du dialogue au domicile » de M. Diallo. Ce dernier avait confirmé la rencontre, précisant avoir dit qu’il était « hors de question de suspendre les manifestations » sans garantie d’application d’un accord de 2013 prévoyant la tenue des élections locales avant la présidentielle.« La délégation quant à elle avait souhaité que l’opposition accepte que les points jusque-là soulevés comme préalables ne constituent pas un obstacle à l’ouverture des discussions et qu’ils fassent l’objet d’une analyse dès l’entame du dialogue », a précisé le gouvernement. Des négociations encore plombée par des déclarations du président Alpha Condé en tournée à l’étranger.
Le président de la République d’Alpha Condé a écarté toute modification du calendrier fixé par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). A l’issue d’un entretien avec son homologue François Hollande à Paris, M. Condé a réaffirmé que la présidentielle se tiendrait en octobre, à l’échéance fixée par la Céni, qui a encore reporté le scrutin local, à mars 2016. L’opposition soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux provisoires qu’il a désignés faute de scrutin à cet échelon depuis 2005 pour influer, y compris par la fraude, sur la présidentielle. « Alpha ne peut pas se passer des prestations de ces délégations spéciales et des autres élus locaux qu’il a nommés dans l’épreuve de l’élection présidentielle » a affirmé à l’AFP Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux au second tour en 2010. Le bras de fer est donc loin d’être terminé.
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