Les 2 800 médecins grévistes du secteur public menacent de démissionner en masse le 14 août, s’ils ne parviennent pas à un accord avec le gouvernement
Pourquoi les médecins ghanéens sont-ils en grève ?
Les médecins grévistes réclament une revalorisation de leurs primes de fonction et un meilleur accès à la formation. Concrètement, ils souhaitent des indemnités de logement, de carburant, des voitures de fonction pour les plus anciens, des heures supplémentaires revalorisées, un accès gratuit à une formation médicale supérieure, de meilleures retraites et une couverture maladie à l’étranger pour certains soins non assurés au Ghana. Pas de revendications de hausse de salaire pour l’instant.
Combien de temps durera le mouvement ?
Aucune date limite n’a été donnée pour l’heure. « Au point où nous en sommes, il n’est pas question de retourner au travail. Nous devons nous attaquer aux problèmes », a dit à l’AFP le président de l’Association médicale du Ghana (GLA), Justice Yankson. La semaine dernière, environ 2 800 médecins du secteur public ont commencé à limiter leurs consultations. Le 7 août, ils ont annoncé qu’ils cessaient leur travail aux urgences.
Qui remplace les médecins grévistes ?
Les hôpitaux font appel à des médecins débutants non grévistes et à des médecins à la retraite, pour palier le manque d’effectifs. Les patients nécessitant un traitement d’urgence pourront être admis en clinique privée, munis de leurs cartes d’assurance santé, comme le recommandent certains membres du gouvernement. Alex Segbefia, ministre ghanéen de la Santé, a lancé un appel pressant aux médecins à la retraite.
Où peut-on se soigner aujourd’hui au Ghana ?
Seuls le Police Hospital, le 37 Military Hospital à Accra, ainsi que les hôpitaux gérés par des organisations religieuses et les médecins privés exercent. Le gouvernement a déclaré la grève illégale, mais les médecins campent sur leurs positions, affirmant qu’ils reprendront le travail à la seule condition qu’un accord soit trouvé concernant leurs conditions de travail. Le président John Dramani Mahama a, pour sa part, fait savoir qu’il n’autoriserait aucun paiement en dehors du budget.
Le gouvernement ghanéen va-t-il céder ?
Pour Benjamin Essuman, porte-parole du Congrès national démocratique (NDC), le parti au pouvoir, John Mahama « ne se laissera pas intimider par des docteurs grévistes, en leur versant par exemple de l’argent non budgété, qui risquerait d’affaiblir l’économie ». Le ministre ghanéen de la Santé, Alex Segbefia, invite lui les grévistes à reprendre le travail. « Une vie perdue est une vie de trop », fait-il remarquer. Le gouvernement ghanéen estime que les revendications des médecins doivent être étudiées en même temps que celles de tous les fonctionnaires. Céder à leurs revendications déclencherait une vague de grèves dans les autres secteurs, note l’agence Panapress.
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