Miraculé du cancer grâce à une greffe du foie, Eric Abidal ne bataille plus sur les terrains de football. Il a mis un terme à sa carrière sportive, il y a presqu’un an. Président de la fondation qui porte son nom (Eric Abidal Foundation), l’ancien défenseur a pris son bâton de pèlerin et donne désormais de son temps pour présenter les buts poursuivis par celle-ci.
Entre un passage au château de Neuchâtel, une visite guidée de la Collégiale et une participation à l’entraînement des M18 xamaxiens, le double lauréat de la Champions League avec le FC Barcelone s’est prêté au petit jeu de l’interview.
– Eric, parlez-nous de l’objet de votre visite en Suisse romande ?
– J’étais déjà venu en mai, à l’occasion du Lunch Max organisé par la Fondation Facchinetti et le club de Xamax. Cela m’a donné envie de revenir afin d’aider et de participer à tout ce qui se fait, ici, à Neuchâtel, autour du sport et en faveur des jeunes. La Fondation Facchinetti et la mienne sont partenaires, dans une forme de support mutuel. C’est aussi important pour moi de pouvoir traverser les frontières et trouver des synergies. La présence de l’un de mes partenaires dans votre région me permet de partager des moments avec les gens d’ici.
Ce soir (ndlr: jeudi) vous détaillerez justement les buts poursuivis par votre Fondation lors d’une conférence. Pouvez-vous en faire de même auprès des lecteurs de 20minutes.ch ?
Ma fondation est là pour aider les jeunes et les adolescents malades du cancer. Elle s’occupe également d’apporter du soutien aux familles qui traversent cette épreuve. Elle véhicule aussi un message de sensibilisation au don d’organes. Une situation que j’ai bien connue lors de ma greffe. Le troisième axe de son travail consiste à promouvoir le sport, pour les malades mais aussi pour les bien-portants afin que chacun puisse vivre avec une bonne condition physique.
– Dans l’accompagnement des proches des enfants malades au plus fort de l’épreuve, quel sentiment habite le père de famille que vous êtes ?
– J’ai toujours dit que les enfants avaient plus de courage et plus de force que les adultes. Hier, nous avons visité le service de pédiatrie du CHUV à Lausanne. J’y ai rencontré beaucoup d’enfants qui souffraient de maladies différentes. Ces derniers ne se plaignaient pas. Au contraire, ils étaient animés d’une belle joie de vivre. Leurs sourires me procurent beaucoup de joie, c’est pourquoi j’aime bien partager des moments avec eux. Le contact avec les familles, les hopitaux me plait beaucoup. C’est au-travers de ces contacts que l’on peut déterminer comment diriger notre soutien.
– On ressent beaucoup d’empathie et de solidarité de votre part. Vous avez vous aussi bénéficié d’une certaine forme de solidarité avec le don d’organe effectué par votre cousin… Parlez-nous de ce geste salvateur…
C’est certainement une décision difficile à prendre. J’ai eu la chance de me retrouver dans un cas spécifique qui focalisait l’attention des médias. Cela m’a permis d’en parler un peu plus. Mais il faut savoir qu’il y a notamment beaucoup de parents qui font le don d’organes pour leurs enfants. Ce geste sauve pas mal de vies. Je suis là pour témoigner que cette démarche offre du bonheur et du temps à vivre à de nombreux patients.
– Lorsque l’on suit un peu votre parcours, ces derniers mois, on a l’impression que vous avez pris conscience que vous êtes un survivant. Vous savez que vous avez de la chance d’être en vie et vous ne voulez pas la gâcher…
Oui, j’aime donner de moi-même. J’aime apporter ma pierre à l’édifice si j’en ai la possibilité. Je ne vais pas me mouiller dans les domaines que je ne connais pas. Par contre, en matière de cancer, je sais de quoi on parle. Je peux m’exprimer et laisser libre cours à ma générosité naturelle et au partage.
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