Il y aura, ce mercredi 15 juin à la mi-journée, une minute de silence dans tous les commissariats de France et une cérémonie au ministère de l’Intérieur en présence de François Hollande. Tous les drapeaux du ministère seront mis en berne pour trois jours. C’est l’hommage rendu à Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police aux Mureaux en région parisienne et à sa compagne Jessica Schneider, fonctionnaire de police à Mantes-la-Jolie, tous deux assassinés lundi soir à leur domicile de Magnanville dans le departement des Yvelines.. On se penche désormais sur la personnalité de Larossi Abballa, le tueur, qui a agi au nom du groupe Etat Islamique et qui offrait jusqu’alors – en apparence – un profil très lisse.
Larossi Abballa, 25 ans, était bien connu des services de police puisqu’il avait été condamné en septembre 2013 pour avoir participé à une filière d’envoi au Pakistan de volontaires pour le jihad. Au cours des audiences, Abballa était apparu comme un suiveur, un ancien délinquant de droit commun, basique, influençable et plutôt limité intellectuellement. Devant les enquêteurs il niait les faits et soutenait être athée.
Mais les policiers avaient cependant également découvert un profil différent et très inquiétant. Les écoutes téléphoniques laissaient peu de doute sur les intentions d’Abballa qui semblait déjà volontaire pour commettre des actions en France, « j’ai soif de sang », dit-il à cette époque.
Un paisible vendeur de sandwichs ?
Condamné à deux ans et demi de prison, il est libéré à l’issue du procès de 2013 après avoir purgé l’intégralité de sa peine en détention provisoire. Depuis, il semblait s’être rangé en devenant un paisible vendeur de sandwichs. Mais son nom refait cependant surface en février 2016 dans une enquête sur une filière syrienne. Il est placé sur écoute, néanmoins, rien dans son discours ne permet de déceler la préparation d’un acte violent.
Larossi Abballa a toujours su se montrer prudent, ce que les policiers appellent: « un loup solitaire ». L’homme a expliqué aux négociateurs du Raid avoir prêté allégeance à l’Etat islamique il y a seulement trois semaines et avoir répondu à un communiqué qui demandait de tuer des mécréants chez eux avec leur famille. Actuellement, Daech ne cesse d’exhorter ses partisans à passer à l’action chez eux contre les policiers et les militaires, et à commettre des assassinats, notamment pendant le mois du ramadan, qui a commencé début juin.
Ce 15 juin, sur la radio France Inter, Manuel Valls a défendu l’action du renseignement et de l’antiterrorisme en France malgré l’assassinat du policier et de sa compagne lundi soir, soutenant qu’il n’y avait eu ni « négligence » ni « manque de discernement » dans le suivi du tueur. « Il est urgent de rétablir l’ordre et l’autorité », a, de son côté, lancé Alain Juppé, le candidat à la primaire de la droite qui a réclamé sur RTL que le gouvernement fasse « le bilan devant le Parlement et devant l’opinion publique » des mesures prises pour lutter contre le terrorisme.
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