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FECAFOOT: LES NON-DITS DE LA SURPRENANTE PROROGATION.

Juriste habitué des plateaux TV et des studios radios, grand débatteur et contradicteur de qualité, le jeune universitaire dit ce qu’il pense de la prorogation du mandat du comité de normalisation de la Fécafoot par la Fifa.

Comme on pouvait s’y attendre logiquement, la position de la FIFA sur la situation flottante de la FECAFOOT a été rendue publique ce mercredi 25 février 2015 (date précédemment prévue pour les élections). D’emblée l’on a envie de dire que la FIFA n’a, à l’instar du TAS, communiqué que le dispositif de sa décision. Les motifs doivent certainement être contenus dans un document qui lui n’est pas rendu public à ce jour…
La nouvelle date butoir est ainsi fixée au 20 mars 2015. Soit un sursis de 23 jours à compter de la date de communication publique de la décision. En attendant d’accéder au document de la FIFA, et de prendre connaissance de l’argumentaire qui sous-tend cette décision (s’il existe), l’on doit faire un double constat de prime abord : la formule d’un comité de normalisation est maintenue hélas ! et les membres qui le composaient le sont aussi hélas ! Chose curieuse quand on sait qu’au soir de la sentence du TAS, le Président sortant, visiblement exaspéré par le « énième » report qui s’annonçait, n’a pas dissimulé aux journalistes sa « fatigue » et sa ferme volonté de jeter l’éponge, bien au contraire… sauf que quelques jours plus tard, des rumeurs crédibles faisaient état de ce qu’il avait sollicité par correspondance des pouvoirs publics camerounais et de la FIFA, que son départ soit postposé pour une durée de quatre mois. Toujours est-il qu’il est difficile de convaincre l’opinion qu’une personnalité de cet âge et de cette stature, puisse être maintenue à une fonction contre son gré…Auquel cas, son honorabilité et sa respectabilité l’obligeraient moralement et tout naturellement à la démission !
A la question que reste-t-il à faire à la FECAFOOT après deux ans de normalisation ? L’on répond sans ambages : TOUT. A savoir, faire adopter les textes par une AG légale, celle de de 2009 en l’occurrence – cela suppose que ces textes sont déjà écrits ou réécrits-, organiser les élections dans les ligues départementales et régionales, organiser l’élection du Comité exécutif. Les nouveaux délais peuvent-ils objectivement supporter cet agenda ? Difficile de répondre par l’affirmative.
Certes, en tenant compte de ce qu’une mouture des textes querellés existe, on peut imaginer un processus électoral serré dans cet intervalle où tout serait réglé à la minute près. Mais cette approche présente la faiblesse d’être menée dans une précipitation qui préjudiciera à coup sûr (et cela n’apparaît pas à première vue) à la fois la relecture des textes et surtout le suivi des élections à la base. Ce d’autant plus qu’il faut éviter les écueils d’un fichier électoral vicié et d’un contentieux électoral bâclé. De plus, les résolutions de la réunion tenue au Premier Ministère le 24 février 2015 ne sont pas encore suivies d’effet. En effet à cette réunion auront participé entre autres, le Président du comité de normalisation et le secrétaire Général de la FECAFOOT, Jules NYONGA, Joseph Antoine BELL (comme candidats), des représentants du groupe ESSOMBA EYENGA des fonctionnaires du Premier Ministère et du Ministère des sports, des parlementaires, des praticiens du droit. Il a été convenu selon des indiscrétions, un groupe de travail de 10 personnes chargées de relire les textes sous l’œil vigilant des pouvoirs publics. La FIFA selon toute vraisemblance accepte cette « ingérence » étatique. Dans la même veine, il a été demandé à Monsieur TOMBI de démissionner afin de donner suite à ses prétentions de candidat (difficile quand même d’abandonner un siège aussi stratégique et 2 millions 8 de salaire). Est-il donc possible que ces préalables soient satisfaits et que le processus tienne dans les délais ?
Plusieurs scénarii sont donc envisageables :
1- Le processus tient dans les délais dans la transparence et la rigueur nécessaires (c’est l’idéal);
2- Le processus est bâclé dans les délais à la faveur d’un candidat dans l’esprit actuel du parti pris de la normalisation qui travaillerait alors à installer à la FECAFOOT, un maillon réputé important du système IYA-HAYATOU-BLATTER et ce, dans un charivari incroyable que la FIFA ignorerait devant l’Etat, complice, parce que lié par « ses » deux CAN (peu probable !) ;
3- Les délais ne sont pas tenus et la FIFA proroge à nouveau au soir du 20 mars 2015 (preuve que les concertations entre Etat et FIFA ne seraient pas achevées surtout qu’il n’y a pas urgence…) ;
4- Les délais suffisent juste à relire les textes et à les adopter. On change de formule au lendemain du 20 mars 2015, en désignant un autre organe de transition chargé d’organiser les élections, avec de nouveaux membres pour une durée à déterminer (A ne pas négliger…).
En tout état de cause, nous sommes toujours dans une relative incertitude. Cela est certainement dû au fait que la concertation au sommet entre la FIFA et l’Etat n’est pas achevée. Un candidat est peut-être côté à la FIFA. Mais celui-ci contrairement à ce qui a été répété à l’envi, n’est pas ou plus dans les bonnes grâces (exclusives) de l’Etat. Mais fort du système IYA que seule une dissolution de la fédération aurait pu balayer, il joue à cache-cache avec les pouvoirs publics. Si l’objectif ultime du pouvoir était ou est, de déboulonner le clan IYA, il faut reconnaitre que la volte-face du comité de normalisation (qui au regard de l’évolution inattendue des choses s’en mord les doigts), a sérieusement compromis les « plans ». En même temps, ce soutien inespéré n’a pas pu ouvrir la voie royale au candidat prétendument « protégé » de la FIFA du fait de l’intrépidité contestataire de certains acteurs, résolus contre vents et marrées à œuvrer pour la révolution salutaire du football.
Dans tout ça, l’Etat ne donne pas le sentiment de maîtriser toutes les cartes. Écartelé qu’il est se peut-il, entre la préservation des CAN et la volonté de toilettage de la maffia gangreneuse de la FECAFOOT. Et pour ces raisons, cet apparent dilettantisme de l’Etat qui pourtant doit prendre ses responsabilités énergiquement, compromet l’hypothèse d’une victoire totale de l’un des camps qui s’opposent. Un compromis douloureux se profile peut-être à l’horizon. Un compromis qui risque fort bien d’altérer les acquis du travail à la fois juridique et intellectuel de plusieurs acteurs parfois indépendants, qui a permis de faire tomber les masques et de rallier majoritairement l’opinion à la cause noble d’une absolue nécessité de restructurer la FECAFOOT, levier par excellence d’une politique de développement de notre football. Mais trêve de conjectures ! L’avenir est peut-être plus rassurant qu’il y paraît. L’Etat nous dira, que dis-je ? Le temps nous dira !
Cabral Libii

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