Selon les Nations Unies près de 5% de la population aura besoin de soutien alimentaire au cours des prochains mois.
Pas de repis en Ethiopie, les Nations Unies viennent d’annoncer que les mois à venir allaient être plus difficiles que prévus. Selon ces informations 4,5 millions d’Ethiopiens vont devoir être soutenus, soit près de 5% de la population totale du pays. Pourtant toujours selon la même source en début d’année l’on tablait sur 3 millions de personnes devant avoir besoin d’aide alimentaire. Dans la région d’Oromo sur les hauts-plateaux du centre et du sud, près de deux millions de personnes auront besoin d’aide alimentaire. Plus d’un million d’autres devront aussi être assistées dans les plaines désertiques de la région Somali, à l’est, soit 1/5e de la population locale. Les intempéries climatiques seraient à l’origine de cette situation. Afin d’y faire face, les Nations Unis estiment qu’il faut encore trouver 230 millions de dollars.
La crise humanitaire qui frappe l’Ethiopie, rappelle d’autres tragédies de ce type dans cette région, en proie à des cycles fréquents de grande sécheresse. En 1984-1985 une famine ravage l’Ethiopie en raison de la sécheresse, mais aussi du conflit opposant le régime de Mengistu Haïlé Mariam aux guérillas érythréenne et tigréenne. La famine, qui prend l’ampleur d’un désastre dans le Nord, notamment dans le Wollo, fait un million de morts (ONU).L’impact des images de morts et d’agonisants entraîne un immense élan de solidarité dans le monde, mobilisant gouvernements et opinions publiques, jusqu’aux vedettes de la chanson (concerts Live Aid). L’ampleur de la famine est largement attribuée à la politique du régime, en particulier en raison des déplacements forcés de populations. Quelques années plus tôt l’Ethiopie avait connu en 1973-1974 dans le Wollo une autre grande famine (200.000 morts), contribuant à la chute du régime d’Haïlé Sélassié, qui avait caché à son peuple et à la communauté internationale l’étendue du drame. Des missions sont menées par les Etats-Unis (Restore Hope, Rendre l’espoir) et l’ONU (Onusom) pour venir en aide aux populations victimes de la famine et des combats. Le pays est toujours en proie à la guerre et ses institutions de transition sont confrontées à l’insurrection des islamistes radicaux shebab. Visiblement le pays a besoin de plus de soutien afin de venir à définitivement à bout des épidémies de famine.
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