Source: le huffpost
Le président ukrainien sera reçu à la Maison Blanche ce mardi. Et à partir de jeudi, son pays jouera son avenir au sein de l’Union européenne.
GUERRE EN UKRAINE – L’Ukraine va vivre une semaine diplomatique cruciale, qui pourrait dessiner dans les grandes lignes son avenir proche. Arrivé hier à Washington, où il a déjà prononcé un premier discours à la mi-journée, Volodymyr Zelensky entrera dans le vif du sujet ce mardi 12 décembre, puisqu’il sera reçu à la Maison blanche par Joe Biden.
« Les deux dirigeants discuteront des besoins urgents de l’Ukraine et de l’importance vitale du soutien continu des États-Unis en ce moment critique », alors que « la Russie intensifie ses attaques de missiles et de drones contre l’Ukraine », a fait savoir dimanche la porte-parole de la Maison blanche Karine Jean-Pierre dans un communiqué.
Problème : le soutien des États-Unis est soumis à des bisbilles de politique interne. Le nouveau chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson, dont le parti bloque l’aide à l’Ukraine en réclamant à Joe Biden des concessions significatives sur la politique migratoire des États-Unis, rencontrera donc également le président ukrainien pour l’assurer de son implication dans le dossier.
110 milliards de dollars débloqués par Washington depuis le début de l’invasion
Le Congrès a bloqué la semaine dernière une grande enveloppe de plus de 106 milliards de dollars réclamée avec insistance par le président Biden, comprenant des fonds pour l’Ukraine et Israël. Or, l’aide de Washington reste cruciale pour Kiev : le Congrès a engagé plus de 110 milliards de dollars depuis l’invasion russe en février 2022.
Signe de l’importance du dossier, le chef des Républicains Mitch McConnell et celui de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer ont également invité Zelensky à les rencontrer mardi.
L’Ukraine devra ensuite jouer une partition cruciale sur la scène européenne avec, en point d’orgue, un sommet européen prévu les jeudi 14 et vendredi 15 décembre. Les 27 doivent décider de la poursuite de leur soutien militaire et financier à l’Ukraine, et de l’ouverture ou non de négociations d’adhésion à l’UE avec ce pays.
À quelques jours de ce sommet, l’Ukraine s’inquiète d’une absence de consensus parmi les 27, avec la crainte d’une Hongrie qui ferait cavalier seul. « Je ne peux pas imaginer (…) les conséquences dévastatrices si le Conseil européen échouait à prendre une décision », a lancé ce lundi à Bruxelles le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. « Nous avons fait notre part du travail. Nous attendons de l’Union européenne qu’elle fasse la sienne ! », a-t-il martelé.
Un bluff de la Hongrie ?
Or la Hongrie refuse toujours que les 27 ouvrent des négociations en vue d’une adhésion de l’Ukraine, jugeant que le pays n’est pas prêt. Son Premier ministre Viktor Orban réclame un « débat stratégique » avant toute décision, quand la majorité des pays européens et la Commission européenne jugent qu’il a déjà eu lieu.
Kiev attend aussi que l’UE poursuive son soutien à son effort de guerre, et espère le déblocage d’une aide de 50 milliards d’euros sous forme de dons et de prêts, ainsi que celui d’une aide militaire de 5 milliards d’euros. Mais là encore, Budapest s’obstine dans son refus, en dépit d’une très forte pression de ses partenaires.
Charles Michel, le président du Conseil européen, institution qui regroupe les États membres de l’UE, le président français Emmanuel Macron, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE, ont tous essayé de convaincre Viktor Orban de la nécessité de soutenir l’Ukraine et empêcher que le président russe Vladimir Poutine ne gagne sa « guerre d’agression ». En vain pour l’instant.
Plusieurs pays européens veulent encore croire à un bluff de la part de la Hongrie, qui attend de ses partenaires le versement de près de 22 milliards d’euros promis à Budapest mais gelés pour cause de manquements à l’État de droit. 10 milliards d’euros pourraient être débloqués cette semaine, juste avant le début jeudi du somme.
Le titre par la rédaction
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