A New York, sur la carte postale, il y a l’Empire State building ou la statue de la Liberté, mais aussi bien souvent les fameux taxis jaunes. Mais si vous montez dans l’un d’eux, ne vous attendez pas forcément à pouvoir entamer une discussion en anglais avec le chauffeur. Depuis ce week-end, l’examen pour obtenir sa licence peut se passer dans différentes langues, et la maîtrise de l’anglais n’est donc plus impérative. La mairie se justifie en disant ne pas vouloir mettre d’entrave aux chauffeurs de certaines communautés, alors que ce ne sont déjà quasiment que des étrangers au volant.
Si on décidait aujourd’hui de tourner un remake du film Taxi Driver, on penserait peut-être à enrôler un acteur parlant le bengali pour le rôle-titre puisque près d’un quart des taxis new-yorkais sont désormais conduits par des immigrés du Bengladesh. Ou alors il pourrait s’exprimer en ourdou, comme les 10% de chauffeurs originaires du Pakistan.
En tout, 167 nationalités différentes peuvent vous conduire dans un des fameux taxis jaunes de Manhattan – taxis verts, si vous êtes dans un autre quartier de la ville. Les chauffeurs nés aux Etats-Unis ne représentent plus que 4% de la flotte, alors qu’ils étaient encore majoritaires au début des années 80.
Cependant, la ville a considéré que faire passer un test de langue pouvait être un obstacle pour les prétendants ne parlant pas anglais. En fait, on peut aussi y voir une conséquence de l’attirance de nombreux chauffeurs pour des systèmes n’imposant pas de compétence linguistique, l’application pour mobiles Uber par exemple.
Si les taxis jaunes ne disparaîtront pas de la carte postale de si tôt, les courses à l’ancienne sont ainsi bel et bien révolues. Plus besoin de parler anglais donc, et presque plus besoin non plus de connaître les raccourcis malins de la ville, puisque l’on suit désormais les trajets indiqués par le GPS.
Grégoire Pourtier
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