Et ce « sans condition préalable ».
Les États-Unis ont dit mardi être prêts à entamer des discussions avec la Corée du Nord « sans condition préalable ». Mais ils restent déterminés à obtenir par tous les moyens, y compris militaires, que Pyongyang renonce à l’arme nucléaire.
« Il n’est pas réaliste de dire ‘nous allons discuter avec vous seulement si vous venez à la table des négociations prêts à abandonner votre programme' » nucléaire, a déclaré mardi le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson lors d’une conférence à Washington.
« Ils ont bien trop investi là-dedans », a-t-il estimé au sujet du développement de missiles intercontinentaux et d’armes nucléaires par le régime de Pyongyang. Et de poursuivre :
« Nous sommes prêts à discuter dès que la Corée du Nord voudra discuter. Nous sommes prêts à tenir une première réunion sans condition préalable. »
Jusqu’ici, l’administration de Donald Trump avait toujours affirmé que d’éventuelles futures négociations avec la Corée du Nord ne pourraient se tenir, à terme, qu’à condition d’avoir comme objectif la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
« Rencontrons-nous, parlons de la météo si vous voulez, ou discutons pour savoir s’il faut une table carrée ou ronde si c’est ce qui vous fait plaisir. Mais au moins voyons-nous face à face et ensuite on pourra commencer à établir une feuille de route de ce vers quoi nous voudrions aller », a encore proposé Rex Tillerson.
Au moment même où le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson faisait cette annonce qui semble assouplir la position de Washington, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a lui alimenté la guerre des mots de ces derniers mois, en faisant connaître son intention de faire de son pays « la puissance nucléaire et militaire la plus forte au monde ».
Cela n’empêche pas Pyongyang d’être « d’accord pour considérer qu’il est important d’éviter une guerre avec les États-Unis, selon le secrétaire général adjoint de l’ONU aux Affaires politiques, l’Américain Jeffrey Feltman.
« Détruire totalement »
S’agit-il, pour Washington, d’un changement de stratégie ? Par le passé, le secrétaire d’État s’est fait publiquement rabrouer par Donald Trump pour avoir évoqué l’existence de « canaux de communication » pour « sonder » les intentions de Kim Jong-Un en vue d’un éventuel dialogue. « Il perd son temps à négocier », avait tweeté début octobre le président américain.
Donald Trump a lui plusieurs fois menacé de « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d’attaque de la part du régime de Kim Jong-Un.
Pyongyang a tiré le 28 novembre son dernier missile capable selon des experts d’atteindre le territoire continental des États-Unis.
A.R. (avec AFP)
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