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Etat-Unis : qui est Gina Haspel, première femme à diriger la CIA ?

Figure contestée du renseignement américain en raison de ses liens avec la torture, elle est la première femme à la tête de l’agence.

L’ex-numéro deux de la CIA, Gina Haspel, devient la première femme à diriger la prestigieuse agence de renseignements américaine. Comme à son habitude, c’est sur Twitter, ce mardi 13 mars, que Donald Trump a annoncé son énième remaniement administratif. Le 45e président des Etats-Unis a remercié son secrétaire d’Etat Rex Tillerson, remplacé par l’ancien dirigeant de la CIA Mike Pompeo.

Une femme de pouvoir 

Ce n’est pas la première fois que Gina Haspel brise le plafond de verre. Cette mystérieuse brune, austère et pragmatique a déjà gravi les échelons du pouvoir en rejoignant la direction adjointe de la CIA, le 2 février 2017. Elle devient ainsi la deuxième femme à occuper ce poste, après la juriste Avril Haines, de 2013 à 2015 sous l’administration Obama. Le dirigeant de l’époque Mike Pompeo s’était fendu d’un communiqué élogieux à son encontre : « Gina est une agent d’espionnage exemplaire et une patriote dévouée […]. Elle est aussi une dirigeante expérimentée avec une incroyable aptitude à faire les choses et à inspirer ceux qui l’entourent. »

« Mike Pompeo, Directeur de la CIA va devenir notre nouveau secrétaire d’Etat. Il fera un travail fantastique ! Merci à Rex Tillerson pour ses services. Gina Haspel va devenir notre nouveau directeur de la CIA et la première femme à être choisie. Félicitations à tous ! », a écrit mardi sur Twitter le président américain.

Si elle est la première femme à atteindre un poste aussi prestigieux au sein des services secret américains, elle avait déjà franchi un premier échelon en 2013 : l’espionne avait été brièvement élue à la tête du service national clandestin de la « Central Intelligence Agency », avant d’en être évincée quelques semaines plus tard. En cause, son passé sulfureux au sein de l’agence américaine.

2 Plus de 30 ans au service de « l’Agence »

Gina Haspel, dont les photos se font rares sur internet, a rejoint « l’Agence » en 1985. Aujourd’hui âgé de 61 ans, elle a consacré près de 30 ans de sa vie à la CIA, mais toujours sous couverture. Elle a servi le renseignement américain dans de nombreux pays autour du globe, notamment à Londres à la fin des années 2000.

3 Une espionne médaillée

Elle n’est pas connue du grand public, mais la profession l’a consacrée à plusieurs reprises. Gina Haspel réunit à elle seule un Donovan Award, une médaille du mérite des services secrets, la « Intelligence Medal of Merit et le « Presidential Rank Award » – le prix le plus prestigieux des services fédéraux. Elle a aussi été récompensée par George Bush Senior pour son excellence en matière de contre-terrorisme, rapporte sa biographie officielle sur le site de la CIA.

4 Impliquée dans des affaires troubles

En tant que responsable des opérations clandestines de la CIA, elle a été impliquée dans de sombres affaires de torture. En 2002, Gina Haspel dirige, selon « The New York Times », un Cat’s Eye, qui n’est autre qu’un « black site » en Thaïlande –  terminologie militaire qui désigne les prisons secrètes de la CIA. Leur existence a été officiellement reconnue par le président George W. Bush en 2006. Sur ce site confidentiel, celle qui s’apprête à prendre la direction de la CIA supervise l’interrogatoire de deux détenus, Adb al-Rahim al-Nashiri et Abu Zubaydah, deux terroristes présumés. En 2005, le « Washington Post » révèle l’utilisation de simulation de noyades sur les deux membres présumés d’Al-Qaïda. « M. Zubaydah a lui seul subi quatre-vingt-trois simulations de noyades en un seul mois », détaille le « New York Times ».

Sauf que les sessions enregistrées sur bande-vidéo ont toutes été conservées… jusqu’à leur mystérieuse destruction en 2005. Et c’est précisément Gina Haspel qui devient la première suspecte. « L’agence maintient que la décision de détruire les enregistrements a été prise par le patron de Mme Haspel à l’époque, Jose Rodriguez, qui était le chef du service clandestin de la CIA », relate le « NYT ».

5 Une personnalité qui divise

Gina Haspel cristallise les tensions dans l’antre du pouvoir. Comme pour anticiper les critiques, l’espionne avait déjà été défendue par plusieurs grandes figures du renseignement américain, notamment lors de sa nomination en tant que directrice adjointe. Ainsi, en février dernier, Mike Pompeo soulignait sa chance d’avoir une personne aussi compétence comme numéro deux de la CIA. Michael Hayden, directeur de l’agence entre 2006 et 2009, louait de son côté un personnage qui « a répondu avec dignité, professionnalisme et honneur à tout ce que l’Agence et la nation lui ont demandé de faire ». James Claper, l’ancien directeur de la National Intelligence a quant à lui encensé son expérience des missions étrangères.

Sa candidature ne fait pourtant pas l’unanimité. En 2014, elle aurait été citée dans un rapport de 6.700 pages de la commission du renseignement du Sénat, lequel détaille les échecs systémiques et individuels du « programme d’interrogatoire renforcé de la CIA après le 11-Septembre », rapporte ainsi le Huffington Post. Ce même comité doit par ailleurs approuver la candidature de la future directrice de la CIA. Deux sénateurs démocrates, Roy Wyden et Martin Heinrich ont déjà fait part de leur désaccord dans une lettre adressée à Donald Trump.

« Son parcours fait qu’elle n’est pas adaptée pour ce poste », fustigent-ils.

Sa nomination intervient alors que la position du président américain sur l’utilisation de la torture comme méthode d’interrogatoire est difficile à suivre. Pendant la campagne présidentielle, il avait laissé entendre qu’il y était favorable, avant de faire machine arrière une fois arrivé à la Maison-Blanche. Avec l’arrivée de Gina Haspel à la tête de la CIA, Donald Trump envoie un message plus qu’ambigu au sujet de cette pratique controversée.

Virginie Ziliani

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