Équipe de France : Deschamps fait le choix de la logique

Seul Mangala supplée Sakho, suspendu à titre conservatoire par l’UEFA pour un contrôle antidopage positif.

Du classique dans chaque ligne

Cohérent, Didier Deschamps n’a dérogé à aucun de ses principes connus depuis sa prise de fonction en juillet 2012. La structure de la liste reste classique, avec huit défenseurs, six milieux et six attaquants. Pas de Ben Arfa, comme nous l’annoncions jeudi, pas de Chimbonda — un élément jamais appelé jusque-là. « Je ne suis pas là pour faire des surprises. Vous me connaissez un peu, souffle un Deschamps attablé trente minutes en conférence de presse après un passage de dix-sept minutes sur TF 1 où il a révélé les noms. Je suis dans une logique par rapport au mois de mars, même si j’ai réfléchi longuement. »

La première des vingt questions des médias portera sur Ben Arfa. Ce sera aussi la seule sur le sujet, même si les réseaux sociaux et des supporteurs tricolores vont crier à l’injustice. « C’est un choix sportif, détaille le sélectionneur. Il fait une très bonne saison à Nice. D’autres aussi ont réalisé une très belle saison. J’ai eu un choix difficile à faire. » La nouveauté se situe dans l’identité des réservistes (lire ci-dessous). Gameiro (8 sélections), lui, revient quatre ans et demi après sa dernière sélection, le 11 novembre 2011.

Pressé par le temps

« On perd cinq jours dans la préparation par rapport à la Coupe du monde 2014 », regrette Deschamps. C’est aussi à cause de ce calendrier que le patron des Bleus s’est appuyé sur ses convictions forgées depuis vingt-quatre mois. « Heureusement que je n’ai pas aligné la même charnière depuis deux ans, alors qu’on me reprochait souvent de changer, glisse-t-il. Le fait d’avoir un vécu est important. Les joueurs ont des repères. Le temps est très court, trop court même pour se préparer. »

Griezmann, par exemple, qui rejoindra la troupe en Autriche le 31 mai après la finale de la Ligue des champions (le 28), devrait s’élancer dans la compétition le 10 juin sans participer au dernier match amical contre l’Ecosse, le 4 juin à Metz. « J’espère le récupérer avec le plus de fraîcheur possible », dit le champion du monde.

Il va désormais croiser les doigts pour qu’il ne lui arrive rien, à lui comme aux autres. Le sélectionneur a déjà suffisamment perdu de monde comme ça. « Je suis serein, tranquille et excité par la compétition qui arrive, conclut Deschamps J’adore ça ! Je n’ai pas eu un long fleuve tranquille cette saison. Je me serais bien passé de certaines choses. » Les fantômes de Valbuena, Benzema, Sakho voire Debuchy, touché à la cuisse droite et forfait de dernière minute jeudi, flottent encore au-dessus des Bleus.

GARDIENS

Hugo LLORIS . A la tête de la meilleure défense de Premier League, le capitaine fait partie des meilleurs gardiens au monde.
Steve MANDANDA. Malgré des prestations irréprochables, il sort émoussé mentalement de la saison désastreuse de l’OM.
Benoît COSTIL. Toujours aussi convaincant en Ligue 1, il s’accommode bien de son rôle de n° 3.

Lucas DIGNE.Il a repris confiance à Rome et se montre intéressant offensivement.
Patrice ÉVRA. Insensible à la patine du temps, il dispute sa dernière compétition avec les Bleus.
Laurent KOSCIELNY. Le « meilleur défenseur d’Angleterre », selon Thierry Henry, paraît au top de sa carrière.
Christophe JALLET. A l’image de l’OL, il alterne des prestations de qualité et de lourdes absences.
Bacary SAGNA.Sans faire de bruit, il brille par sa constance dans le couloir droit des Citizens.
Jérémy MATHIEU. De retour de blessure in extremis, le gaucher polyvalent reste une valeur sûre pour Deschamps.
Raphaël VARANE. Incontournable en bleu, il reste néanmoins le troisième choix de Zidane derrière Ramos et Pepe à Madrid.
Eliaquim MANGALA. Combatif et solide dans les duels, son irrégularité l’empêche d’être un titulaire indiscutable à City.

Paul POGBA. Le métronome de la Juventus, toujours décisif, devra, devant son public, assumer son rôle de leadeur.
N’Golo KANTÉ. Etincelant avec le champion d’Angleterre Leicester, il a marqué dès sa première titularisation en bleu.
Blaise MATUIDI. S’il reste incontournable en sélection, le Parisien se montre, ces derniers mois, moins en jambes.
Yohan CABAYE. Barré au PSG l’an dernier, il peine à retrouver son meilleur niveau en Angleterre.
Lassana DIARRA. Infatigable, intelligent, mature. En quelques semaines, l’OM est devenu « Lass » dépendant.
Moussa SISSOKO. Moins en vue cette année, sa polyvalence et sa puissance lui assurent une place dans les 23.

Anthony MARTIAL. A peine arrivé, déjà adulé en Angleterre. La pépite Martial semble déjà parée pour tous les défis.
Antoine GRIEZMANN. Sa saison exceptionnelle en fait, en l’absence de Benzema, l’atout offensif n° 1 des Bleus.
Olivier GIROUD. En délicatesse avec Arsenal, il reste néanmoins une solution de choix, notamment dans un rôle de pivot.
André-Pierre GIGNAC. Efficace devant le but, l’ancien Marseillais s’éclate au Mexique et a réussi un improbable retour en bleu.
Kingsley COMAN. La lèche munichoise rappelle le Ribéry du Mondial 2006. Souhaitons-lui de faire aussi bien.
Dimitri PAYET. Devenu une idole à West Ham, il est l’un des leadeurs techniques de l’équipe de France.