Les fidèles musulmans entament ce lundi le jeûne du mois de ramadan. Si, dans plusieurs pays, il faut encore attendre pour apercevoir le croissant lunaire, pour les Guinéens le doute a été levé tard dans la nuit dernière après une longue journée d’attente. Pour nombre d’entre eux, le ramadan se déroulera dans le plus grand dénuement.
L’incertitude a régné toute la journée et une bonne partie de la soirée de ce dimanche 5 juin, concernant le début ou non du jeûne du ramadan en Guinée. Il a fallu la diffusion dans les médias d’Etat d’une déclaration du secrétaire général de la Ligue islamique pour lever le doute.
« Chers compatriotes, j’ai le grand plaisir et l’insigne honneur de vous informer que la lune, qui signe le début du mois de ramadan, a été observée aujourd’hui. Par conséquent, le jeûne du mois de ramadan 2016 débutera, en République de Guinée, demain – Inch’Allah –, sur toute l’étendue du territoire national », a annoncé El Hadj Abdoul Karim Dioubaté.
Si cette déclaration peut profiter aux couche-tard, d’autres par contre auront été surpris lundi matin d’apprendre que le jeûne a débuté, pour beaucoup dans le plus grand dénuement. Une écrasante majorité des Guinéens vivent en effet dans une extrême pauvreté avec moins d’un dollar par jour.
Depuis quelques semaines et l’approche du mois de ramadan, les prix des denrées de première nécessité ont flambé de façon vertigineuse sur le marché local, privant les fidèles musulmans de l’essentiel pour survivre pendant ce mois saint.
« Je suis fonctionnaire, je ne peux plus donner à ma femme ce que je lui donnais il y a quelques mois. Le marché est devenu inabordable. Les prix ont flambé alors que c’est maintenant qu’il fallait faire des sacrifices. La Guinée est vraiment un pays bizarre », témoigne un fonctionnaire guinéen.
Les fidèles interdits de fête aux Comores
Aux Comores non plus les musulmans ne sont pas tous à la fête. Le tout nouveau ministre de l’Intérieur a publié une circulaire pour règlementer le dernier week-end avant le ramadan. Dans ce document, Mohamed Daoudou interdit l’accès aux plages et les traditionnels barbecues de veille de ramadan.
Le mois précédent la période de jeûne, le mois de mdézo comme on l’appelle sur l’archipel, est un moment où les Comoriens ont coutume de se détendre entre amis ou en famille, principalement lors de barbecues souvent en bord de mer.
Le chef de la sécurité intérieure a expliqué sa décision par l’importante mobilisation de la gendarmerie pour sécuriser le match Comores-Burkina Faso tenu dimanche dans le cadre des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations 2017. Selon lui, ces rassemblements sur les plages sont surtout une occasion de surconsommer de l’alcool.
Mohamed Daoudou a admis avoir pris des mesures drastiques principalement pour resserrer les contrôles routiers, aussi bien au niveau des surcharges de véhicules que du chargement de liqueurs. Pour lui, cette circulaire était essentielle pour lutter contre les nombreux accidents se produisant chaque année lors du dernier week-end avant le mois du ramadan.
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