Pour la première fois, des militaires sont mis en cause dans le cadre de l’enquête sur l’attaque de Grand-Bassam. C’est ce qu’a révélé ce mercredi le procureur militaire. Deux hommes sont poursuivis pour « violation de consigne militaire ». En fait, ils sont accusés d’avoir été au courant des intentions des jihadistes et de ne pas les avoir dénoncés. Le 13 mars dernier, l’attaque terroriste sur la plage de Grand-Bassam, une petite ville balnéaire proche d’Abidjan, a fait 19 morts. Selon les autorités ivoiriennes, plus de 80 personnes ont été interpellées en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’enquête sur cet attentat.
Les deux militaires interpellés ont longtemps habité le même quartier d’Abidjan que les terroristes de l’attaque de Grand-Bassam. A plusieurs reprises, selon le procureur militaire, ils ont échangé avec eux et notamment avec leur chauffeur. Un maillon important du dispositif des terroristes arrêté en juin dans la capitale économique ivoirienne. L’homme leur aurait demandé de la drogue.
Les deux militaires sont suspectés d’avoir été au courant des intentions des terroristes et de ne pas les avoir dénoncés. Des accusations qu’aucun d’eux ne reconnaît, précise le procureur militaire. « Ils nous disent qu’ils ne savaient pas que c’étaient des jihadistes. On leur répond : « vous auriez dû savoir » », dit Ange Kessi.
A ce stade, cependant, ils ne sont pas inculpés pour complicité. Rien n’indique qu’ils aient fourni une assistance aux terroristes, explique le procureur, mais l’enquête se poursuit. Les deux hommes, l’un membre de la Garde républicaine, l’autre appartenant au bataillon de San Pedro dans l’Ouest du pays, doivent être jugés à la fin août. Plus de 80 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Grand-Bassam.
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