Par: Alex Gustave Azebaze Juriste- journaliste, Spécialiste des affaires politiques africaines
Comme on dit au Cameroun « le match est serré » à Abidjan. Il faudra vivre ça. Car en plus, tous les acteurs de premier plan, comme dans un bal masqué, ne parlent plus que de « réconciliation » pour la Présidentielle de 2020.
En cote d’Ivoire la perspective de la présidentielle de 2020, qui marquera théoriquement la fin des deux deux mandats constitutionnels donne lieu une reconfiguration des alliances et apparentements politiques. C’est le cas ici entre le FPI légal conduit par l’ancien premier ministre et député Pascal Affi Nguessan qui est allé à la rencontre du président national du PDCI et ancien président Henri Konan Bédié. Ce dernier avait rompu quelques jours auparavant son alliance avec le Rdr du président Allassanne Ouattara à qui il reproche de tenter un coup de force contraire aux accords politiques d’avril 2012 qui prévoyait une rotation présidentielle entre les deux peincioux partis du RHDP, regroupement qui a porté ADO au pouvoir en venant à bout de Laurent Gbagbo, fondateur du FPI. Récemment, le Rdr du président Ouattara a en effet créé unilatéralement formation politique présumée unifiée appelée Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Le PDCI soupçonne son ancien partenaire de vouloir utiliser ce véhicule pour imposer un successeur issu du Rdr – plutôt que du PDCI – à défaut d’un troisième mandat pour le président Ouattara. Dans son allocution à l’occasion de la fête nationales, le président Ouattara avait annoncé la grâce de 800 prisonniers politiques dont Simone Ehivet Gbagbo. Les analystes ont vu dans cette initiative qui s’est concrétisée 48h après, avec la libération de toutes ces personnes, une manoeuvre du président Ouattara, qui de plus en plus isolé dans son socle de 2011, voudrait piocher dans la base de son ancien adversaire Laurent Gbagbo. Histoire de contrer les manœuvres qui tournent autour de l’ancien president dont il a la peine de contrôler tout autant que l’essentiel du parti historique PDCI qui lui est largement resté fidèle malgré quelques défections. Dans ce jeu, l’enfant terrible de la scène politique ivoirienne des 15 dernières années observe et manoeuvre discrètement pour, en cas de candidature autonome en 2020, compter aussi bien sur ses fidèles au sein de l’ex Rdr mais surtout dans le PDCI et le FPI.
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